C’est une histoire à la Hollywood. Une version tropicalisée
du rêve américain. L’histoire d’un pauvre homme parti de son Mayo-Kani natal et venu s’installer sur les terres pas toujours paisibles de Maroua avec pour seul bagage ses artifices de marabout. Quelques décennies plus tard le marabout parfois snobé est devenu chef d’entreprise respecté. Néanmoins comme nombre d’hommes d’affaires camerounais, Youssoufa Siddiki connaît lui aussi un certain nombre d’interrogations pas toujours bienveillantes sur l’origine de sa fortune. Mais l’histoire telle que racontée par l’homme est faite de travail, de rencontre, de vision et de goût du risque.
Il en fallait sans doute pour abandonner les sentiers battus de l’import-export pain quotidien du gros des opérateurs économiques du septentrion et tracer son sillon dans le secteur de la tannerie des peaux. C’est ainsi qu’en 1988 Youssoufa Siddiki abandonne les habits par trop vulgaires de commerçant pour se draper dans le boubou d’industriel en sortant la Notacam, Nouvelle tannerie du Cameroun des fonts baptismaux. C’est la période glorieuse pour ce natif de Guidiguis. L’usine tourne à plein régime Exporte en Afrique et en Europe, accumule les bénéfices avec un chiffre d’affaires de trois milliards de francs cfa.
Mais après la croissance survient la crise et le compte d’exploitation de la Notacam s’est rétréci comme peau de chagrin ces deux dernières années. Pour autant cet homme de 62 ans membre de la chambre de Commerce depuis 30 ans n’en a cure et rappelle à qui veut l’entendre qu’il n’en espérait pas tant. Marié et père de plusieurs enfants. Il est militant de base du Rdpc. Il n’a pas encore connu en politique la réussite qu’il connaît en affaires.
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE