1925-1998 expert comptable, homme d’affaires, ancien Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie.
Né le 16 décembre 1925 à Douala et décédé le 21 mai 1998 à Douala, il a été inhumé le 6 juin 1998 à Bazou, son village d’origine.
Ses études primaires se déroulent à Yabassi et à la Mission Catholique de Douala où il obtient le CEPE en décembre 1944. Ses études secondaires commencent au Petit Séminaire Saint Michel de Melong. Il quittera le séminaire pour Douala, où il est recruté par concours en 1945 à la Direction du chemin de fer en qualité d’élève facteur journalier (9 juillet 1945 – 31 décembre 1950), puis facteur mixte de 4e classe (1er janvier 1951 – 23 février 1954). Tout en travaillant au chemin de fer, Pierre Tchanque réussit à obtenir le diplôme par correspondance de l’Ecole Universelle à Paris.
Le 24 février 1954, il prend la mise en disponibilité afin de poursuivre ses études en France. Au mois d’août 1954, il arrive en France après un voyage par bateau en 4e classe. Il est accueilli à Paris chez le Prince Kemajou Daniel alors Conseiller de l’Union française. Après un passage au Lycée Condorcet de Paris, il adopte un rythme où il travaille le jour et suit ses cours de comptabilité le soir de 18 h à 22 heures. C’est ainsi qu’il obtient le Brevet professionnel de banques et le diplôme d’expert comptable. En somme ses études supérieures se déroulent à l’Ecole Supérieure de Gestion des Entreprises de Paris, à l’Ecole Nouvelle d’Organisation Economique et Sociale de Paris, et à l’Institut des Sciences Juridiques et Financières de la Faculté de Droit de Paris-Sorbonne.
Expert Comptable diplômé d’Etat, il commence sa vie professionnelle à Paris. De retour au Cameroun, il est nommé Administrateur civil principal et assume les fonctions de Directeur de la Comptabilité Publique au Ministère des Fiances (1960-1964). Il sera par la suite SG au MINEFI, Directeur Technique à la SNI, et DG Adjoint de la SNI. De 1970 à 1977, il est SG de l’UDEAC à Bangui en remplacement de Charles Onana Awana. Puis il sera Directeur par intérim de la BEAC, où il institue le plan comptable OCAM. En 1978, il demande la mise en disponibilité afin de se lancer dans les affaires. Il crée ainsi la société les Nouvelles Brasseries Africaines (NOBRA) avec un capital initial de 4 milliards de francs CFA. La NOBRA rejoindra très vite la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC), filiale du groupe français Castel. Parmi ses réalisations comme homme d’affaires, on compte notamment le Crédit Mutuel du Cameroun (CREMUCAM) qui contribua à la mise sur pied de l’entreprise Air Séparation Cameroun SA (ASEPCAM).
Du 22 novembre 1986 jusqu’à sa mort en 1998, il fut Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Mines. Il occupa également d’autres postes de responsabilité : Trésorier puis Président de la Fédération Camerounaise de Football (1960-1966) et Vice-président de la Confédération Africaine de Football (1964 – 1966).
Sur le plan politique, il fut membre de l’UNC, puis membre du Comité Central et Commissaire aux conflits du RDPC (dès 1985). Il fut à l’origine de la création du Cercle de Réflexion et d’Action pour le Triomphe de la Politique du Renouveau (CRATRE) au début des années 90, une association regroupant les personnalités de la région de l’Ouest soucieuses d’apporter du soutien au régime du président Paul Biya. Aux élections municipales de janvier 1996, il fut élu Maire de Bazou sur la liste du RDPC.