C’est une success story comme il y en a beaucoup dans le Logone et Chari. Des destins dorés presque cousus du même fil une enfance désargentée, aucun enthousiasme particulier pour l’école des blancs dont l’accès est d’ailleurs problématique, un avenir apparemment brouillé et puis le coup de la dernière chance juste pour « essayer » le commerce. Le capital de départ se réduit en général au produit de la vente de quelques têtes de bétail. Des années plus tard, la réussite atteint des rivages inespérés. La fierté de tous ces magnats des affaires de la communauté arabe est d’autant plus affichée qu’ils n’ont pas bénéficié de certains passe-droits au niveau des institutions bancaires. A quelques variantes près, les histoires de toutes ces grosses fortunes se ressemblent. Il en est ainsi de Ramat Ibrahim comme des autres. Et si on devait les mettre sur la balance des bourses de leur valeur financière. On pourrait dire que dans le Logone et Chari il y a des opérateurs économiques fortunés et il y a Ramat Ibrahim. Il se hisse fort logiquement dans le hit parade des 10 plus grosses fortunes de l’Extrême-Nord. Ceci expliquant cela, sa carte du contribuable est validée à la division des grandes entreprises de la direction des impôts. L’Etat reçoit ainsi les dividendes d’une palette d’activités où l’importation du riz, de la farine, le commerce général et le transport génèrent d’énormes bénéfices à ce quinquagénaire qui a aussi flairé le bon coup sur quelques transactions lors de la dévaluation du Fcfa. Difficile d’en savoir plus l’argent ayant horreur du bruit. Tout juste sait-on que les chemins de sa vie l’ont conduit à Yaoundé, au Gabon avant le retour gagnant au bercail, à Kousseri.
Si son épais matelas financier lui permet d’attendre chaque lever de soleil sans peur du lendemain, il ne se désintéresse pas pour autant de la marche de la cité, puisqu’il arbore l’écharpe tricolore de conseiller municipal en même temps qu’il siège au bureau de la section Rdpc de Kousseri, un parti qui y respire à pleins poumons grâce aussi à l’oxygène financier que pompent des milliardaires comme Ramat.
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE