« Qu’est-ce que la justice ? Aucune autre question, dit Hans Kelsen, n’a déclenché autant de passions, ni fait couler autant de sang précieux et de larmes amères. Sur aucune autre question, les plus grands esprits, de Platon à Kant, n’ont autant réfléchi. Malgré cela, elle demeure plus que jamais sans réponse. »
Dans cet essai célèbre et inédit en langue française, le juriste et philosophe autrichien analyse d’une façon claire et succincte les conceptions de la justice les plus marquantes – et les difficultés qu’elles engendrent. La question de la justice se pose lorsqu’on cherche des solutions aux conflits d’intérêts. Kelsen montre qu’aucune valeur absolue ne peut rationnellement prescrire la meilleure solution. Ainsi, nous resterons inévitablement avec une pluralité de conceptions rivales de la justice.
Il en découle que la morale ne peut être le fondement du droit. C’est ce que Kelsen explique en détail dans Droit et morale, tiré de sa Théorie pure du droit. En effet, les jugements concernant la justice ou l’injustice des lois peuvent jouer un rôle critique précisément parce qu’ils sont essentiellement contestables, encourageant ainsi la tolérance aux opinions adverses et finalement les valeurs démocratiques.
Les deux textes permettront au lecteur d’apprécier la relation entre la justice et le droit à partir du positivisme légal défendu par Kelsen. La préface de Valérie Lasserre situe la réflexion de Kelsen dans le débat contemporain et insiste sur la liberté de pensée et d’engagement politique qu’elle engendre.
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Hans Kelsen est peut-être le philosophe du droit le plus plus influent du xxe siècle. Joseph Raz, Université de Columbia à New York
Aucun théoricien germanophone du droit n’atteint la clarté, la profondeur et la rigueur logique de l’autrichien Hans Kelsen dans l’analyse des questions fondamentales de la philosophie du droit. Norbert Hoerster, Université de Mayence
Dans la presse : Le Temps