Nkongsamba
Sur la route de Nkongsamba
En remontant vers le nord, sur la route menant vers Bafoussam, la nationale serpente à travers la plaine de Pendja, où alternent plantations fruitières et forets luxuriantes. Le Rail Lake, près de Djoungo, riche en poissons et où vivent également d’importantes colonies d’oiseaux (notamment des canards sauvages) et des crocodiles, alimente en eau les plantations de bananes de la société des Bananeraies de la Mbomé.
La route, en bon état, se poursuit ensuite vers Njombé et Mantem, avant d’arriver à Nkongsamba. Pour les nombreux vendeurs de fruits ou des chasseurs exposant leurs proies sur des pics de bois, la route est un gagne-pain. Entre les étals de bananes, délicieusement sucrées, et les bouteilles ‘huile de karité, les auto-stoppeurs attendent souvent en vain une âme charitable.
Professeurs en route pour leur école, étudiants désargentés, ils sont prêts à aider les touristes pour peu qu’on les avance un peu. Leur aide pour s’orienter ou leurs recommandations deviennent très vite précieuses pour se rendre par exemple aux chutes d’Ekom Nkam près de Melong, ou pour atteindre les lacs jumeaux es monts Manengouba, qui culminent à s de 2300m.
Nkongsamba se situe ‘a environ 130 km au nord de Douala. L’accès par la route est facile car l’axe Douala/Nkongsamba est en bon état. S’y rendre en voiture ou en bus, depuis la gare routière de Bonabéri à Douala (le trajet coûte 1 500 F) s’avère aisé. Louer un taxi, pour 40 000 F, est également possible. De nombreuses agences de voyages à Douala proposent des excursions vers la région pour visiter les lacs de cratère et la chute d’Ekom Nkam. Nkongsamba, s’inscrit au j pied des monts Manengouba dans un décor j ocre et vert. C’est un important centre de commercialisation du café, où vivent près de 100 000 personnes. Les habitants des villages voisins, comme Bangwa ou Kékem, y apportent régulièrement leur récolte.
Y aller
De Yaoundé : agences de voyage aux quartiers Biscuiterie, Omnisporte
De Douala : agence de voyage et cars de transport par ramassage
Etat de la route : goudronnée
Longueur du trajet : 370km à partir de Yaoundé et 145km à partir de Douala
Coût de transport : 4000 francs à partir de Yaoundé et 2000f à partir de Douala
Structures d’hébergement : plusieurs hôtels et auberges.
Prix moyen de la nuitée : 8000 francs
REPERES
1912 : Nkongsamba devient terminal du chemin de fer
1914 : occupation de la ville par les anglais
1916 : la ville passe sous le contrôle des français
1923 : Nkongsamba devient un centre administratif, puis une commune le 16 mai, sucèdant à baré
2007 : (13 avril) : création des communes d’arrondissement de Nkongsamba, I, II et III.
Population : 200 000 habitants environ avec comme principales communautés : les Mbos, Bamilekés, Tikars, ressortissants anglophones, bororos, peuhls.
Situé à 370 kilomètres de Yaoundé, Nkongsamba, chef lieu du département du Moungo, a eu ses années de gloire jusqu’au milieu des années 70 lorsque l’agglomération était classée comme la troisième ville du pays. Grand centre agricole et commercial, cette cité s’était faite une spécialité dans la culture et l’exportation du café qui faisait alors la fortune des grands planteurs, des usines et des populations attirées par dizaines de milliers par la dynamique de croissance. Avec l’effondrement des cours du café, la ville et sa région ont sombré dans un déclin persistant qui s’est traduit par la fermeture de plusieurs structures économiques, la dégradation de la voirie urbaine et de l’habitat. Toutefois, les signes de renaissance pointent à l’horizon avec la mise en œuvre d’un programme de réhabilitation des infrastructures.
Bref aperçu de la commune
La commune d’arrondissement de Nkongsamba 1er fait partie des communes d’arrondissemnt que compte la Communauté urbaine de ladite ville. Sa naisance est consécutive au decret présidentiel n°2007 du 13 avril 2007, venu concrétiser la volonté des pouvoirs publics de favoriser une administration municipale de proximité. Avant cette importante décision, son ressort territorial actuel situé au cœur de la cité, faisant partie intégrante de l’ancienne commune à régime spécial de Nkongsamba.
La commune couvre une superficie de 108km, avec une population, de 100 000 habitants venus d’horizons divers, comporte une partie urbaine et une partie rurale. Les limites territoriales sont constitués par les monts Manengouba et Nlonako, les arrondissements de Nkongsamba 2ème, 3ème, Nlonado et le département du Nkam. S’agissant des quartiers on en démonbre en tout 14, dont douze urbaine et deux en zone rurale.
Une position exceptionnelle
Si la commune de Nkongsamba 1er est jeune, il n’en demeure pas moins vrai que sa position privilégiée en plein centre urbain lui confère des atouts particuliers mais aussi des responsabilités. Dans son ensemble, Nkongsamba est une ancienne ville qui fut même à une certaine époque, la troisième agglomération du pays. La localité étant située dans une zone agricole dynamique, le principal reste qu’une frange de la population a tendance à céder au découragement. Fatalistes, certaines n’envisagent pas un redressement dans les meilleurs délais, arguant une insuffisance de moyens financiers et matériels. A la commune de Nkongsamba 1er , la philosophie du développement adoptée par le maire El Hadj Oumaru est différnte de l’approche classique. Ici plus qu’ailleurs, on rste convaincu que la voie du progrès passe d’abord par la réflexion dans la perspective d’un changement radical des mentalités appelé de tous ses vœux par le maire : « dans notre commune comme ailleurs, les besoins sont immenses en termes de routes, d’accès à l’eau potable ,d’électrification, etc. si on peut comprendre l’impatiente des populations, il faut aussi dire qu’un développement durable n’est possible que s’il est fondé sur des bases solides. Depuis notre arrivée aux affaires, nous avons commencé par faire le diagnostic de la situation, très préoccupante au demeurant. En allant au fond des choses, on s’est rendu compte que le marasme ambiant est entretenu par quelques esprits malveillants. Certaines personnes ont voulu prendre toute une ville en otage en laissant croire qu’il y aurait des camerounais qui ne seraient pas en phase avec d’autres camerounais. Des nombreuses manœuvres en coulisse ont contribué à plonger la cité dans les ténèbres du sous-développement. Pour nous, c qui command le développement c ne sont seulement des jolies maisons ou des belles autres. Ilo faut d’abord travailler le mental.
Infrastructures routières
Les routes constituent évidemment le tendon d’Achille de la commune et de la communauté urbaine dans son ensemble. Il n’y a qu’à parcourir le centre urbain pour s’en convaincre. Partout, des profondes ornières en pleine chaussée témoignent de l’ampleur de la dégradation de la voirie urbaine. Heureusement, les travaux de réhabilitation des routes, financées à hauteur de 2 milliards par le gouvernement via le Ministère du développement urbain et de l’habitat, ont commencé. On peut d’ailleurs le constater à travers la construction des caniveaux. Selon certaines sources, le bitumage sera à tricouches. Un gage de solidarité à toutes épreuves. Longtemps.
Avant cette intervention, la commune de Nkongsamba II avait eu à mobiliser ses moyens propres pour la rénovation de certaines axes de communication abandonnée depuis une trentaine d’années. On peut citer entre autres, le tronçon peloton mobile collège évangélique à l’entrée de la ville.
Accès à l’eau potable
L’eau, c’est la vie a-t-on coutume d’affirmer. Pour les populations, c’est l’un des premiers éléments du bien être individuel et collectif. La commune a ainsi apporté sa contribution dans le cadre du projt Moungo-Nord. Ce qui a permis la réalisation de cinq forages dans différents quartiers de la ville. Face aux difficultés d’approvisionnement en eau des populations démunies par le réseau classique et par le souci de fournir de l’eau potable à moindre coût, il est envisagé la captation directe de l’eau à partir du Mont Nlonado.
Eclairage public
La commune veut faire sortir Nkongsamba 1er des ténèbres, par la réhabilitation et l’extension du réseau d’éclairage public. Selon le maire, le recours aux sources d’énergie renouvèles comme le salaire est fortement envisagé. Une réflexion est en train d’être menée dans ce sens.
Infrastructure de loisirs
Un esprit sain dans un corps sain. Tel est le credo de l’éxécutif communal. Autrefois relativement bien dotée, la municipalité connaît un déficit criard en infrastructures sportives et autres équipements de loisirs. Un programme de rénovation est envisagé, notamment au niveau de l’historique stade de Baressoumtou qui était jadis le théâtre des exploits de l’Aigle royal, la mythique équipe locale.
Certaines ont même présenté Nkongsamba comme le bastion de l’opposition. Heureusement, la situation a évolué avec l’arrivée d’une nouvelle classe politique consciente de ses responsabilités. « Le gouvernement de la République ne saurait mettre volontairement une ville comme Nkongsamba dans la situation alarmante que nous connaissons. La réalité c’est que ce sont les populations elles-mêmes qui doivent encourager le gouvernement à les aider, par leurs comportements. Nkongsamba appartient à tous ses fils, qu’ils soient Mbo, Bamileké, Bti, Fulbé, chrétiens, musulman ou animistes. si les populations remplissent leur contrat, il appartient aux gouvernants d’en faire de même. Nous sommes heureux de constater que plusieurs équipes ( Minduh, Minadt, Feicom…) sont déjà descendues sur le terrain pour diagnostiquer la situation en vue d’apporter des solutions concrètes. Avec l’arrivée du Délégué du gouvernement et la clarification des attributions et compétences des uns et des autres, nous travaillons désormais dans la sérinité malgré l’insuffisance du personnel de qualité », observe le maire E Hadj Oumarou qui plaide pour une synergie d’action. Aimer une ville et défendre ses intérêt c’est regarder dans la même direction.
Les anciens ou ceux plus jeunes, qui se rémémorent une certaine époque, parlent toujours de Nkongsamba avec une pointe de nostalgie teintée de regrets. Et pour cause : au lieu de poursuivre comme on l’aurait souhaité, la courbe ascendante de la croissance du déveoppement et de la propérité, le chef lieu du département du Moungo donne plutôt l’impression d’aller à reculons. Qu’elle semble bien lointaine l’époque où l’agglomération classé invariablement comme la troisième ville du pays grouillait d’activités diverses, faisant la fierté de ses habitants et suscitant l’envie. Aujourd’hui, la cité rayonnanate d’hier fait plutôt grise mine. Et pourtant*, des bonnes fées semblient s’être penchées dès le départ sur le berceau de la cité naissante. L’une des plus ancienne villes du Cameroun occupe en effet un emplacement enviable à trois heures de route de Douala la capitale économique et à deux hezures de Bafoussam, la métropole de l’Ouest sur la Natinale n°5 bitumée et très fréquentée.
Sur le plan géographique et naturel, cette cité de 200 000 âmes environ ne manque pas de charme, blottie qu’elle est dans une sorte de cuvette délimitée par les monts Manengouba, Nlonako et Koupé. Concernant l’origine du nom de la localité, plusieurs versions plus ou moins vraisemblables circulent. Selon l’une d’elles, le mot Nkongsamba proviendrait du nom ‘nkong » ( collines) et du chiffre « samba » (sept. D’où le surnom de « ville aux sept collines » en référence ux nombreux massifs montagneux qui encerclent la localité. D’autres sources voient dans Nkongsamba « la ville du septième jour » en souvenir dessept jours de calvaire qu’aurait subi l’administration coloniale allemande lors de la construction d’un pont ( plusieurs fois emporté par les eaux) sur la rivière Essoua qui traverse la ville d’est en ouest.
Deux dates sont incontournable dans le développement de la cité : 1912 lorsqu’elle devint le terminus ( provisoire ?) de la ligne d chemin de fer qui devait relier Douala à Dschang et 1923 avec son érection en Centre administratif avec la création de la commune, succèdant ainsi à la localité voisine de Bare. Dès lors, le développement de la localité ne connapitra plus de répit. Grâce à son climat doux et à la richesse de ses sols, Nkongsamba va devenir une véritable ville-champignon attirant par dizaines de milliers des populations dénomination de certaines quartiers. Les habitants vont s’adonner pour le plupart au travil de la terre avec comme principale cultures le café, le cacao, la banane, l’anannas, l’huile de palme, etc. l’écoulement des produits étant facilité par la présence du train, de nombreux entrepreneurs expatriés, Grecs et Amériniens pour la plupart, vont sauter sur l’aubaine. Les usines de décorticage de café se multiplient de même que les concessionnaires automobiles, les stations services, les grandes surfaces et autres établissements financières ‘Cfao, Scoa, RW king, PZ, Sho, Socopao, Renault, ont pignon sur rue. Le chef lieu du Moungo connaît alors un essor économique sans précédant. De toutes parts, elle déborde d’activité.
Crise économique
Aujourd’hui, tout cela n’est qu’un lointain souvenir. Même si la cité conservé quelques beaux restes à l’instar du siège régional de la Beac, la fameuse crise économique des deux dernières décennies est passées par là avec notamment, l’effondrement du prix du café, principale mamelle nourricière de la région. De 100 000 tonnes ans les années 70, la production atteint à peine les 20 000 tonnes. « Certains planteurs comme feu Yimo, produisant 300 tonnes par récolte. Aujourd’hui, ses héritiers en font à peine cinq », explique l’hôtelier Feneyep René Alias « Fère ». Entre temps, le fermeture en cascade des usines, des entreprises, des banques va entraîner la suppression des milliers d’emplois tandis que les recettes fiscales vont pâtir du départ massif des commerçants vers des cieux plus cléments. Accélérée par la récession, la pauvreté va s’accroître, à tel point que la fière cité d’antan offre aujourd’hui au visiteur u visage piteux. Routes dégradées, feux de signalisation absents, maisons défraichies, usines fermées, marchés peu fréquentés. En proie au déclin, « la ville à longtemps souffert de la conjoncture économique mais aussi des divisions entre communautés activées par des querelles de positionnement des politiciens », selon un élu local. Elle se refuse toutefois de sombrer et s’emploie à conjurer le mauvais sort avec l’énergie du désespoir.
Malgré quelques résistances, la situation évolue dans le bon sens. On en veut pour preuve quelques récents frémissements comme le début des travaux de bitumage, à concurrence de deux milliards, des rues du centre urbain grâce à l’appui gouvernemental à travers ministère du développement urbain et de l’habitat. L’ouverture d’un institut supérieur du management sous l’impulsion des fils de la diaspora, la réaction de trois communes d’arrondissement et surtout l’appel au chevet du malade d’un médecin, D Kollo Basile, ci-devant Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine sont autant de signes d’une renaissance tant attendue par des populations qui s’abandonnent parfois au fatalisme. L’objectif assigné à la cité st clair : recouvrer sa splendeur d’antan, en renaissant au besoin de ses cendres comme le phénoix légendaire. Le chantier titanesque compte tenu de l’ampleur des besoins. Dans cette entreprise de longue haleine, Nkongsamba peut compter sur sa diaspora disséminée au quatre coins du monde, ses nombreux ressortissants, toutes ethnies confondues, à l’intérieur comme à l’extérieur. Très attachés à leur ville, les fameux ‘ gars de nkong au dynamisme et à l’ingéniosité reconnus, veulent prouver qu’ils ont d’autres cordes à leur archaque la frime et la « feymania » qu’on leur attribue à tord ou à raison .
Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’agglomération de Nkongsamba
Je voudrais d’abord préciser que je suis là dépuis bientôt un an. Je ne connaissais pas Nkongsamba avant mais j’ai eu à lire plusieurs documents et suivre de nombreux témoignages. Il m’a donc été donné de me rendre compte que cette ville était la troisième du pays il y a une trentain d’années. Par la suite, Nkongsamba a connu un déclin à tel point qu’elle est entrée presque dans les rangs. Ceci dit, je porte plutôt un regard d’espoir sur l’évolution de la cité. Nous constatons que les choses sont en train de changer résolument. On peut s’en rendre compte en parcourant la cité. Des travaux ont été engagés au niveau de la voirie urbaine par le ministère du développement urbain et de l’habitat, pour plus deux milliards de francs. Il est prévu un bitumage des routes en tricouches avec enrobé, accompagné de l’éclairage public. Il faut souligner également l’apport du sang neuf au niveau de la Communauté urbaine, et depuis que le nouveau délégué est là, les choses commencent à bouger dans le bon sens. Nous avons tenu recensant une réunion avec une mission conjointe conduite par le directeur des collectivités locales décentralisés au Minatd et le directeur général du Feicom ; l’objectif étant de faire état des lieux au niveau de la communauté urbaine et voir comment l’Etat peut contribuer à un redécollage de la ville. Une mission du Ministère du développement urbain et de l’habitat a également séjourné ici pour étudier les possibilités de signature d’une convention de partenariat avec la communauté urbaine.
Ressourches humaines
NDEDI EYANGO, Musicien ;