Mbarga Soukous : L’immortel antisar
En 1989, il secoue la planète entière avec l’album « Essamba ». Trois sur les quatre qui constituaient l’album ont occupé la première place du célèbre volcan hit-parade diffusé sur l’étendue du territoire national et animé par le légendaire St Lazare Amougou. Après « Essamba », il y eut « Long courrier »puis « Kip kip ».un fait totalement inédit jusque-là dans la sphère médiatique locale. Sa recette ? Des textes sulfureux que d’aucuns auront vite fait de qualifier de « versets sataniques ». Dans tous les cabarets de Yaoundé et notamment du côté de la piscine de Nkomo à la sortie de la capitale, cet ancien footballeur pontifiait. La transe était totale dans la foule qui attendait avec impatience l’entrée en scène de Mbarga Soukous et qui reprenait avec lui dans un élan proche de la folie, chacun de ses refreins. L’album « Nsono Nsono » qui suivit l’énorme succès ne peut réellement exister par lui-même pourtant, il avait été conçu dans le même veine, dans le même esprit. Visiblement l’artiste se plaisait dans son champ thématique. Par ailleurs, la grande qualité de ses orchestrations était due à la bonne école traditionnelle dont l’homme était issu. Depuis sa tendre enfance, il n’y eut que du balafon et les autres percussions traditionnelles pour reprendre tous les classiques du terroir. Une fois la guitare domptée, il continuera de frémir au contact des sons de la forêt et décidera d’en faire le terreau sur lequel il bâtirait alors sa carrière artistique. Et aujourd’hui encore, même s’il n’est pas aussi célébré comme les vedettes de la nouvelle génération, Mbarga Soukous continue de donner du frisson, quand il lui vient de monter sur scène.