Les Ténèbres dans la Bible
{{Notion de ténèbre}}
Nom féminin : la ténèbre, le plus souvent utilisé au pluriel. Les ténèbres sont d’abord un concept ou une croyance religieuse qui désigne le néant, la mort, l’état de l’âme privée de Dieu, de la grâce, et qui signifie privation totale de lumière, obscurité. Le mot est attesté dès le XIIe siècle dans la chanson de Roland et vient du latin tenebræ avec la même signification.
Les ténèbres constituent un concept philosophique, ésotérique et religieux profondément inscrit dans la culture occidentale et judéo-chrétienne. On trouve en effet aussi bien dans le prologue de l’Ancien Testament que dans celui de l’Évangile selon Jean, deux allégorie similaires qui exploitent un symbole fort : celui de l’opposition entre la lumière et les ténèbres.
Les 5 premiers versets de la Genèse que l’on nomme le racontent le premier jour de la création et la naissance de la lumière :
« Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour. »
Ce que ne nous dit pas la Genèse, c’est si Dieu est également le créateur des ténèbres. Cependant, Isaïe proclame (45:7) : « Je forme la lumière et Je crée les ténèbres […] ».
L’évangéliste Jean, que les exégètes qualifient généralement d’ésotériste, reprend ce prologue, à sa manière, pour commencer son évangile. Le ton est plus dramatique car il conclut à un échec de réconciliation entre la lumière et les ténèbres :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont point reçue. »
{{Les Ténèbres dans les religions}}
Le catholicisme définit les ténèbres comme l’état néantiel primordial de l’univers, avant la création.[réf. nécessaire] Malgré cela, une fois la création accomplie, les ténèbres subsistent comme reliquat de l’ancien monde et représentent une vacuité où l’âme peut se perdre. Une liturgie spéciale y est dédiée, les « Leçons de ténèbres » (Office religieux qui se déroulait les trois derniers jours de la semaine sainte, d’abord la nuit, puis le soir, et au cours duquel on éteignait une à une toutes les lumières de l’église).
D’une manière générale dans les religions orientales (hindouisme, bouddhisme, taoïsme) le monde n’est pas simplement divisé en deux, la Lumière d’un côté et les Ténèbres de l’autre.[réf. nécessaire] Le symbolisme traditionnel y introduit un élément intermédiaire, l’Ombre, le Tao, qui tient lieu à la fois d’élément équilibrant et de lien, de pont spirituel entre Lumière et Ténèbres. Alors que les Ténèbres sont absence de Lumière, l’ombre n’existe que si, « de l’autre côté » existe une source de lumière. C’est pourquoi dans le panthéon hindouiste et dans le bouddhisme tibétain, des divinités des trois mondes (divinités blanches, divinités noires et divinité irritées) se partagent le monde invisible.