Les enjeux du service bancaire minimum garanti
« Le gouvernement veut promouvoir la bancarisation »
Extraits du point de presse donné hier à Douala par le ministre des Finances, Essimi Menye précise les contours et les enjeux de l’arrêté du 13 janvier instituant un service bancaire minimum garanti aux clients particuliers.
Les enjeux du texte
« Ce texte a été signé en janvier 2011 après plusieurs mois de discussions entre nous-mêmes, la Cobac, l’Appecam. Il est là principalement pour alléger le poids que représente la possession d’un compte en banque pour les Camerounais qui voudraient épargner. L’un des objectifs du gouvernement, c’est de promouvoir la bancarisation de notre économie. C’est à partir de l’épargne qu’on crée l’investissement. L’emprunt obligataire que nous avons émis l’an dernier a eu cette résonance parce qu’il existe l’épargne. Mais pour que les gens puissent épargner, il faut que les services du banquier soient moins gourmands pour les individus. Donc nous avons faits établir ce texte qui garanti un minimum de services auprès des banques. Si vous avez un compte en banque et que vous prélevez de l’argent dans le guichet automatique de la banque, on ne devrait pas vous prélever de l’argent Idem pour les transactions au guichet. Ce que je voulais c’est que le large public camerounais sache qu’aujourd’hui, il y a un texte qui réglemente la facturation des services bancaires aux individus. Il ne s’agit pas des entreprises. Si vous êtes un établissement, vous ne bénéficiez pas des privilèges de ce texte. Le présent texte vient compléter le texte que nous avons signé en 2010 et qui protège les épargnants qui ont des comptes créditeurs (Texte qui supprimait les agios sur les comptes créditeurs) ».
L’impact financier de la mesure
« En 2009-2010, la production nette bancaire était structurée en proportions. Près du tiers des recettes bancaires était constitué par les agios. Leur activité bénéficiait effectivement de tous ces prélèvements. Nous avons pensé qu’il fallait aussi inciter les banques à prêter pour générer des intérêts et financer un peu plus notre économie, car les banques ne devraient pas automatiquement prélever sur le compte des clients pour les petits services qui pouvaient être rendus gratuitement. Nous pensons que cela devrait amener progressivement les banques à prêter aux PME qui ont de bons projets. Nous pensons effectivement que le service minimum garanti devrait réduire un peu la recette. C’est pour cela que, bien que le texte ait été signé le 13 janvier 2011, nous avons laissé six mois aux banques pour qu’elles s’adaptent et qu’on commence à appliquer le texte le 1er juillet. Nous sommes dans un partenariat où notre économie a besoin des banques. C’est bien d’avoir son argent en banque pour le protéger contre tous les risques que vous connaissez. Mais il ne faudrait pas que les gens aient peur de mettre leur agent en banque parce que le banquier va le leur facturer un maximum ».
Les mesures pour faire respecter les dispositions
« Le texte prévoit des dispositions de surveillance et de contrôle. Nous ne pouvons contrôler valablement que si épargnant qui est victime d’un prélèvement se plaint. Il faudrait que le public accompagne la mise en œuvre de cette mesure. Nous ne pouvons pas nous substituer à ceux qui auraient des difficultés sans qu’ils se plaignent. Des dispositions sont prises pour que quand vous vous sentez lésé par votre banquier, vous pissiez vous contrôler et vous faire rentrer dans vos droits. Des contrôles vont se faire pour voir comment la mesure est appliquée. Il faut que chacun soit éduqué pour pouvoir défendre ses droits en s’informant sur les conditions bancaires applicables. Nous ne voulons pas donner l’impression que le ministère des finances va engager un système répressif, car nous sommes dans une approche partenariale où chacun devraient trouver son avantage ».
Des mesures compensatoires pour les banques
« Nous n’avons pas besoin de prendre des mesures spéciales pour compenser, car on ne leur a rien pris. La mesure donne l’occasion d’avoir plus d’épargnants. Ils prélevaient dans les comptes des épargnants sans contrepartie ».
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