Pour arriver à écrire, il faut retenir que comme pré requis le caractère étroit et oscillatoire de toute attention. L’esprit est volage ; l’attention ressemble à un phare qui éclaire une seconde, puis s’éteint et se rallume. Il est possible qu’elle soit liée au mouvement de respiration qui va et qui vient.
C’est pourquoi je propose à tous ceux qui écrivent de recourir tout moment au monstre et au déménagement collectif précipité. En effet, vous êtes des agents publics en service dans les services du Premier Ministre, mais, une bonne partie de votre travail du cabinet doit se faire en dehors du cabinet du Premier Ministre, pas chez les marabouts, mais comment ? Laissez-moi-vous expliquer. C’est ce que j’appelle le monstre et le déménagement collectif précipité, deux images qui permettent de réaliser de grandes œuvres, quelque soit le domaine d’activité.
Le monstre
L’expression est empruntée au vocabulaire de Maurice Barrès. Comment se prenait-il pour écrire une admirable page ? Barrès ne croyait pas à l’œuvre d’art qui sort tout ornée, du cerveau de Jupiter. La première prise d’un sujet était d’une humilité déconcertante. Il y’avait à ses yeux une vaste matière chaotique, dont les formes se dessinaient vaguement dans le brouillard. A mesure que les parties se dégageaient de l’ombre, il en relevait rapidement les contours. Souvent des indications brèves, un mot, un éclair plutôt qu’une pensée, un signe qui marquait qu’en cet endroit il y avait à chercher ; de loin en loin, des indications et ca et là, comme à la chasse, il moissonnait et classait systématiquement ces fragments de pensées d’après des affinités. Il ne perdait pas un seul moment d’insomnie, moments où l’esprit est si près de la pensée, du cauchemar. Cette minute là, il ne la laissait pas fuir, il l’arrêtait au passage. Il notait ce qui lui passait par la tête.
Du monstrueux au lucide : la mise en ordre des pensées.
Il n ya pas d’ordre parfait. A toute disposition des matières, on pourrait préférer une autre, et la justifier par des motifs raisonnables. Il s’agit de ne se laisser troubler par l’idée du plus parfait et de porter à un plus grand degré de netteté le plan qui se présente à notre esprit. Pour cela je relis mes notes, je discerne celles qui se rapportent à un même sujet. Je classe les idées suivant la doctrine du paragraphe.
La doctrine du paragraphe, quand elle est bien comprise, donne le moyen de bien écrire. Elle se fonde sur un principe clair et certain, pour se faire comprendre, il faut décomposer, autant qu’on peut, ne dire qu’une chose à la fois. Pour exprimer la pensée il faut découper, et discerner soit les aspects que son objet comporte, soit les principes implicites qu’il suppose. Ces aspects, ces principes, une fois connus, il faut les exposer l’un après l’autre.
Le secret de tout art d’écrire consiste à dire la même chose trois fois. On l’annonce,on le développe, enfin on la résume/ Puis on passe à une autre idée.
La théorie de l’effet
On la doit à Edgar Poe. D’après ce dernier, tous les éléments du texte doivent concourir à la réalisation d’un effet unique. Ce procédé consiste à renverser le travail naturel de l’esprit, à partir de la fin que l’on veut réaliser, puis à remonter aux principes. Poe affirme qu’un auteur doit connaître le dénouement avant de prendre la plume. De la même manière, je pense qu’un orateur doit savoir où il va avant de prendre la parole ou écrire.
Il s’agit d’obtenir chez le lecteur un certain effet, lequel, vous devez le savoir avant de commencer à écrire. Cela vous amène à rechercher quel symbole doit être préféré à un autre. Quel le mot juste.
Le déménagement collectif précipité
A lire la théorie du déménagement collectif précipité dans www.atangana-eteme-emeran.com/publications.htm
L’ergonomie
L’ergonomie consiste à adapter le travail de l’être humain et le produit à l’utilisateur. L’ergonomie a deux composantes :
L’efficacité, consistant à adopter des solutions appropriées d’utilisation d’un produit, au-delà du bon sens du concepteur ;
L’utilisabilité, marquant l’adéquation aux capacités de l’utilisateur. Elle se décline en :
-confort d’utilisation, consistant à réduire au maximum la fatigue physique et nerveuse.
-sécurité, consistant à choisir des solutions adéquates pour protéger l’utilisateur;
La principale difficulté que tente de lever l’ergonomie est la diversité des profils des interlocuteurs. Les études psychologiques menées sur l’Homme ont montré certaines aptitudes ainsi qu’un certain nombre de limites. L’objet de l’ergonomie est de tirer profit de ces éléments psychologiques afin de mettre en œuvre une interface efficace et confortable à utiliser.
L’être humain, selon le modèle du « processeur humain », perçoit son environnement à l’aide de son système sensoriel (5 sens : toucher, vue, ouïe, odorat, goût), mémorise et planifie des actions à l’aide de son système cognitif (cerveau) et enfin agit grâce à son système moteur et grâce au langage.
Les qualités d’un bon style
la concision ;
la clarté.
INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
René Descartes, Le discours de la méthode, 1637.
Jean Guitton de l’Académie française, Le travail intellectuel, 1986.
Discours sur le style, prononcé a l’académie française par Buffon le 25 aout 1753.
Blaise Pascal, les Pensées, œuvre posthume publiée en 1670,
Jean Prévost, La Création chez Stendhal, Essai sur le métier d’écrire et la psychologie de l’écrivain » (1942), réédition 1971 et 1996
Pau Valéry, Propos sur l’intelligence (1925)