En quoi consiste le contrôle phytosanitaire dans les aéroports?
le contrôle phytosanitaire est une opération de quarantaine végétale. C’est-à-dire un ensemble d’opérations qui consiste à prévenir l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles. ça se fait généralement dans les points d’entrée et de sortie du pays, dont les ports et aéroports internationaux. Je crois qu’il ya 30 postes de polices phytosanitaires à travers le pays. Notre travail consiste donc à inspecter les envois. Les voyageurs doivent venir vers nous parce que nous sommes dans un système déclaratif. C’est-à-dire que l’usager qui a dans ses bagages du « bâton de manioc », du mets de pistache ou d’arachide, bref, des végétaux et produits végétaux, vient vers nous demander qu’on lui établisse un certificat phytosanitaire. Nous sommes libres de faire confiance à sa déclaration et lui établir le certificat sur la base de ses dires. Autrement, on regarde ses produits. Nous pouvons prélever pour un contrôle plus approfondi et ordonner même la destruction complète. Donc tout dépend de notre flair.
Et cela suffit à délivrer un certificat phytosanitaire?
il faut signaler sommes des inspecteurs de police judiciaire assermentés. Donc, on a des raisons de s’attarder sur un cas. Au fret où de plus grandes quantités entrent, nous sommes plus stricts. Dernièrement, on a saisi des produits cosmétiques emballés sous forme de » Mintoumba ». Mais lorsqu’il s’agit de bagages à mains, le contrôle est un peu difficile parce que les passagers arrivent parfois à 10 minutes du départ du vol. ça nous met parfois dans l’embarras. Mais comme le législateur a dit que le système est déclaratif, nous sommes donc libres de nous fier aux déclarations sans plus. Mais comme en général, il s’agit de produits cuits et immédiatement comestibles, le risque phytosanitaire est faible. D’où la confiance.
Que faites-vous lorsqu’il s’agit de produits crus?
Dans ce cas, le contrôle est obligatoire. Si vous avez des semences ou des feuilles toutes vertes, obligatoirement on doit regarder de plus près. Nous avons des loupes et des microscopes dans nos bureaux pour effectuer les vérifications. Parfois, on envoie même les prélèvements dans nos laboratoires à Etoug-Ebe pour d’autres analyses.
Le certificat phytosanitaire a-t-il un coût?
Il coûte 2000 F au prix homologué par la hiérarchie par la hiérarchie. Cependant, la loi dit que c’est 2000 F par lot. Sauf que cette loi ne spécifie pas à quoi correspond un lot. Donc, si vous venez avec trois gros sacs, libre à moi de dire qu’il s’agit de trois lots et vous faire payer 6 000 F.
Est-ce qu’il ya un reçu en contrepartie?
C’est là l’un de nos gros problèmes. Les usagers réclament régulièrement des reçus mais nous n’en avons pas. Tout simplement parcequ’on on ne nous en a pas encore produits. C’est un souci pour nous puisqu’il ya beaucoup d’éclats de voix lorsqu’un usager exige son reçu. Mais nous ne sommes pas une régie de recettes. En fait, notre travail consiste aussi à rappeler aux gens qu’ils doivent se faire établir un certificat phytosanitaire au risque d’avoir des problèmes dans certains pays.
Où va l’argent ainsi récolté?
Dans le fond semencier. On nous remet des carnets de 50 certificats phytosanitaires et lorsque c’est terminé, nous reversons l’équivalent de 50 fois 2000 F. Ce carnet aide à la traçabilité de nos recettes.
Mais est-ce que les usagers connaissent le tarif, vu que ce n’est affiché nulle part?
La plupart connaissent le tarif. C’est justement pourquoi lorsqu’on leur dit, par exemple, qu’ils ont plus d’un lot, ils demandent autant de certificats. Encore qu’il y en a qui viennent avec des montagnes ou se mettent ensemble pour avoir un seul certificat et dépenser moins. Et comme les lots ne sont pas clairement spécifiés, parfois on est obligé de négocier un peu.
Propos recueillis par FBN