Autant le souligner d’entrée de jeu : ce magistrat municipal est l’unique élu aux couleurs de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) au terme du double scrutin municipal et législatif du 30 juin 2002. Avec une déroute électorale où l’Undp a cédé au Rdpc une par une les municipalités qu’elle contrôlait et le seul siège de député qu’elle détenait, Kodji Seni a déjoué les pronostics en s’adjugeant les clés de la commune rurale de Mogodé dans le Mayo-Tsanaga.
Il est vrai que ce remarquable tribun a mené une campagne agressive, pour reconquérir un électorat qui lui avait déjà fait revêtir une autre écharpe tricolore, celle de député de 1992 à 1997. Ce fils du terroir né en 1962 a donc pu renouer avec un mandat électif après avoir refusé d’embarquer dans le train du retour au Rdpc avec armes, bagages, moyens et militants de son parrain Hélé Pierre. A qui, selon des sources concordantes, Kodji Seni doit tout. A commencer par le trésor de guerre qui lui a permis de battre campagne à l’américaine à Mogodé. On voit d’ailleurs mal comment sans piston, ce certifié, ancien gardien de la paix aurait pu devenir cet homme d’affaires aisé qu’il est et surtout rafler mise de directeur du très sollicité campement de Rhumsiki.
Le maire de Mogodé qui craint par dessus tout la marginalisation dans un département qui est l’un des plus gros pourvoyeurs de voix du principal parti au pouvoir multiplie les gestes d’ouverture. C’est ainsi qu’il est trésorier élu et réélu de l’Association pour le développement du Mayo-Tsanaga. Sûr de son effet, il ne quitte jamais les assemblées générales sans poser sur la table des contributions une enveloppe bourrée de FCFA.
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE