Elle appartient à la lignée des « filles de… », Mais tout dans son comportement et son cursus indiquent qu’elle n’a pas été nourrie à la mamelle de la facilité. Son patronyme ne laisse planer aucun doute. Elle a un père à la renommée établie. Mais elle répète qu’elle tient à être connue et reconnue par ses propres qualités.
Soit. Mais à bien l’observer, à bien la côtoyer, à bien la fréquenter, on perçoit néanmoins un je ne sais quoi d’ADN paternel dans son attitude: très butée, lorsqu’elle s’est faite une idée sur un sujet, il faut aller chercher très loin ses arguments pour la faire changer d’avis. Petite taille, grandes idées, chapeautée par une forte personnalité. Ceux qui se méprennent sur son physique pour fouler aux pieds ses principes se voient systématiquement remonter les bretelles. Avec ce caractère trempé, la langue de bois n’est pas son dada. Les circonlocutions et autres formules alambiquées progressivement érigées en règles de bienséance dans ce monde de bonnes gens l’agacent ou l’amusent. Haouwa préfère dire ce qu’elle pense au besoin en plongeant ses yeux dans les vôtres.
Elle a toujours été ainsi soutiennent ses parents, elle a toujours laissé poindre ses élans depuis sa venue au monde de 25 octobre 1979 à Yaoundé. Est-ce cette liberté de ton et d’esprit qui l’entraîne à la faculté de droit après l’obtention de baccalauréat D en 1997 couronnant un parcours secondaire sans faute ? Son séjour au campus de l’université de Yaoundé Il ne va cependant durer que le temps de l’imprégnation car dans l’intervalle, elle frappe avec succès aux portes de l’Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l’information et Communication. A l’Esstic, cette silhouette au teint clair presque toujours drapée dans un pagne ne passe évidemment pas inaperçue. Trois années plus tard, Haouwa Adji Garga et ses camarades de la 28ème promotion, licence en journalisme en poche, se retrouvent dans la rue. Ils goûtent aux affres du chômage. Car leur sortie en novembre 2000 coïncide avec le gel de l’intégration dans la Fonction publique des produits de l’Esstic.
Certains de ses camarades au bord de la dépression, rappellent insidieusement à Haouwa qu’ils n’en seraient pas là si son père ministre de la Fonction publique n’avait pas démissionné du gouvernement en 1992. Mais on ne refait pas l’histoire.
La jeune journaliste ne battra cependant pas le pavé longtemps. Car elle est recrutée à la télévision nationale. Tous ceux qui la connaissent lui prédisent un avenir doré dans l’univers cathodique. N’est-elle pas major de sa promotion 7 N’est-elle pas télégénique? N’est-elle pas originaire du Grand-Nord? Atout supplémentaire dans un pays où l’équilibre régional est une donnée essentielle. Ses premiers pas sont prometteurs. Mais elle n’aura pas le temps de confirmer à l’information puisqu’elie rejoint les programmes. Elle est au passage promue chef d’unité d’habillage d’antenne et de la promotion. Depuis, elle est moins visible et moins audible. En attendant de refaire surface pour crever l’écran. Pour de bon?
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE