Pour les plus polis c’est un impertinent. Pour les autres c’est un agitateur. Sition un rebelle. Chacun y va de son qualificatif pour coller une étiquette au député de Bogo. C’est que l’honorable Amadou Sali loupe rarement une occasion pour donner de la voix que ce soit à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, au sein des comités de développement et autres Conseils d’administration où il siège, dans le salon Vip de l’aéroport de Maroua-Salak ou dans des cadres plus informels, il aime adopter une posture de voix des sans voix pour toutes sortes de domaines : infrastructures, chômage, emploi, équilibre régional. Quoi de plus normal pour un élu du peuple?
Sauf qu’avec un style parfois emprunté, un argumentaire souvent incomplet et des propos pas toujours des plus polis, il irrite certains de ses interlocuteurs. Mais il ne semble pas s’en offusquer. Ce quadragénaire qui a ses entrées chez nombre des hommes et des femmes qui comptent en grande partie en raison de ses atomes crochus avec les servicés de sécurité est arrivé en politique par accident.
Tout se noue lors des législatives de mars 1997. Bogo est à la croisée des chemins. Hésite entre deux générations: la vieille garde et les jeunes loups. Les derniers l’emportent et adoubent un Amadou Sali qui se trouve en mission à l’étranger. De si loin, il n’a pas vraiment le temps de peser le pour et le contre.
Les évènements s’accélèrent. Il va arborer l’écharpe tricolore au palais de verre de Ngoa-Ekellé. Et comme l’appétit du pouvoir se décuple quand on y goûte, il rempile en 2002. Son aura et son entregent lui ont permis en début d’année 2004 de se frayer un chemin à l’internationale, coopté à la vice-présidence du parlement de l’Organisation de la conférence islamique (Oci).
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE