Dans la galaxie du commandement où il y a toujours peu d’élus pour beaucoup d’appelés, on peut difficilement espérer mieux. Etre gouverneur de province pendant plus d’une décennie et, cerise sur le gâteau, tenir le bâton de commandement de la prestigieuse et stratégique unité administrative du Littoral. Gounouko Haounaye peut donc se considérer comme un bien aimé des dieux et un privilégié du pouvoir sans rien enlever à son mérite. Mais avant d’élire domicile dans cet univers du commandement où tout est protocole, tapis rouge, honneurs, cortèges toutes sirènes hurlantes et agapes grandioses, cet administrateur civil principal natif de Djenreng, arrondissement de Wina, dans le Mayo-Danay a bourlingué avec des hauts et des bas comme la plupart des administrateurs civils qui optent pour la préfectorale à leur sortie de l’Enam.
Gounouko a donc fourbi ses armes dans le commandement comme premier adjoint préfectoral à Mbalmayo. Lorsque sa hiérarchie le juge apte à jouer les premiers rôles, il est promu préfet du Logone et Chari en 1983. Certains le croient alors dans une ascension irréversible, mais un vaste mouvement si caractéristique des jeux des chaises musicales dans la préfectorale le met à la touche. Le désormais ancien chef de terre ne peut que prendre la route de Yaoundé pour aller “lire les journaux”. Il est en complément d’effectif au ministère de l’Administration territoriale.
A son grand soulagement, sa mise au placard ne s’éternise pas. Il rebondit comme directeur adjoint de l’organisation du territoire, avant de retrouver plus tard le terrain en qualité de secrétaire général de la province du Nord-Ouest. Dans le chaudron qu’est cette partie du pays dès le début des années 1990, le SG aux côtés de son patron ne dort que d’un œil. Les bulletins des enseignements quotidiens remontent en haut lieu. L’ancien préfet va rapidement gravir la dernière marche du podium. Nom gouverneur du Nord en janvier 1992. Avec l’expérience engran à Bamenda, il semble avoir le profil pour tenir une province moins en ébullition en une année 1992 cruciale. Avec législatives pluralistes de mars et la présidentielle de tous dangers d’octobre 1992. Test réussi? Sans doute. Si l’on en j par sa longévité au fauteuil. Presque une décennie, Il ne s’en que le 22 mai 2001 pour aller prendre ses quartiers dans services du gouverneur de la province du Littoral, pour une a mission difficile dans une météo polluée par l’affaire des disparus de Bépanda. Plus de trois années après, Gounoti Haounaye tient toujours le gouvernail du Littoral.
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE