1928-2000 professeur des Lycées, personnalité politique, ancien Ministre
Samuel Eboua est né le 3 mars 1928 à Njombé dans le département du Mongo. De 1956 à 1958, il poursuit ses études secondaires au Lycée Marc Roby à Saint Germain en Laye et au Lycée Buffon à Paris, où il obtient le Baccalauréat en Sciences expérimentales.
En 1959, il entre dans la classe de lettres supérieures au Lycée Janson de Sailly à Paris. Puis en 1960, il s’inscrit à la Sorbonne pour préparer une Licence d’Histoire et de Géographie. Ses études à Paris sont couronnées par une Licence libre et une autre Licence d’enseignement d’Histoire et Géographie obtenues en 1963, un DES de Géographie obtenu en 1964, et le diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques de l’Université de Paris. Il passera d’ailleurs quelque temps au cycle supérieur de la Fondation Nationale des Sciences Politiques.
De retour au Cameroun en 1964, Samuel Eboua est affecté au Lycée Général Leclerc comme professeur. En 1965, il est nommé Censeur dans le même établissement avant de devenir Directeur de l’Enseignement du Second Degré au Ministère de l’Education, de la Jeunesse et de la Culture en 1968. Puis en 1969, il est nommé Chargé de Mission à la Présidence de la République avec rang et prérogatives de Ministre Adjoint. Pendant son séjour à la présidence, il sera Chef de Division des Affaires Sociales et Culturelles au Secrétait Général.
En 1972, il devient PDG de la Cameroon Airlines, mais quittera ce poste en 1975 pour assumer les fonctions de SG de la Présidence de la République avec rang et prérogative de Ministre d’Etat. Et c’est en novembre 1982 que Samuel Eboua est appelé à occuper un portefeuille ministériel en sa qualité de Ministre d’Etat chargé de l’Agriculture dans le tout premier gouvernement de Paul Biya. Cette aventure sera de courte durée car, lors du remaniement ministériel du 18 juin 1983, il perd son poste en même temps que les autres anciens « barons » du régime Ahidjo. Cependant, Samuel Eboua revient aux affaires en 1985 lorsqu’il est à nouveau nommé PDG de la Cameroon Airlines.
Sur le plan politique, après avoir milité pendant longtemps au sein de l’UNC, il rejoint les rangs de l’opposition en 1991, en qualité de président provisoire de l’UNDP. En sa qualité de leader de l’opposition, il participe à une manifestation populaire en septembre 1991 à Douala afin d’obtenir du pouvoir l’organisation d’une Conférence Nationale Souveraine. Quelques temps après, il participe à la Conférence tripartite qui s’est tenue à Yaoundé. Cependant, en février 1992, Samuel Eboua est écarté de la présidence de l’UNDP en faveur de Bello Bouba Maigari. Par conséquent, il démissionne de ce parti pour créer le MDP en 1993 dont il assuma la présidence nationale jusqu’à sa mort.
Aux élections présidentielles du 11 octobre 1992, il est candidat de son propre parti, mais se retira de la course le 5 octobre 1992 en faveur du candidat John Fru Ndi, chairman du SDF. Puis aux élections présidentielles d’octobre 1997, sa candidature est annoncée le 25 juillet 1997. Malgré le boycotte prôné par les trois plus grands partis politiques de l’opposition (SDF, UNDP et UDC), Samuel Eboua bénéficie du soutien d’une vingtaine de partis d’opposition. Malheureusement, il n’obtient qu’un score dérisoire de 2,4% du suffrage exprimé.
Il a publié quelques ouvrages importants, dont Une décennie avec le président Ahidjo (1994), Ahidjo et la logique du pouvoir (1995), et d’Ahidjo à Biya – Le changement au Cameroun (1996). Il est décédé le 14 novembre 2000 à Douala.