Mes chers compatriotes de Douala,
Pour commencer, je ne dirai qu’un mot : Merci !
Merci pour les paroles chaleureuses de bienvenue que vous avez exprimé à mon endroit et à celui de mon épouse. Nous avons été particulièrement sensibles à ces propos tels que les ont tenus vos porte-paroles. Encore une fois merci de tout cœur.
Bien évidemment je n’omettrai pas de vous dire merci pour ces cadeaux si chargés de symbole et qui témoignent de votre générosité et de votre hospitalité légendaires.
Mes chers compatriotes de Douala,
Chers compatriotes de la région du Littoral,
Je suis heureux de vous retrouver dans cette grande ville de Douala, toujours si vivante et si porteuse d’espoirs pour l’avenir de ses habitants et celui de notre pays.
Pour commencer, je tiens à vous remercier, vous, populations de Douala et toutes celles venues nombreuses des autres localités du Wouri, des départements de la Sanaga Maritime, du Nkam et du Moungo, pour votre mobilisation exceptionnelle et pour l’accueil chaleureux et enthousiaste que vous m’avez réservé, ainsi qu’à mon épouse, Chantal, et à la délégation qui m’accompagne.
Nous sommes très sensibles à tous les témoignages d’affection que vous nous manifestez et qui confirment que nous sommes bien chez nous ici à Douala.
Cité Carrefour, lieu de brassage des civilisations d’ici et d’ailleurs, Douala est le modèle vivant du Cameroun en devenir.
Ville d’ouverture et ville cosmopolite, Douala est le creuset où se forge le Cameroun émergent de demain. Elle constitue de ce fait le champ d’expression quotidienne de notre Unité Nationale et un bon terreau pour sa consolidation au fil du temps.
Porte d’entrée du Cameroun et de plusieurs pays voisins, poumon économique du pays, Douala doit rester à l’avant-garde de notre combat pour l’accélération de la croissance et la création d’emplois.
De par sa situation, au cœur du Golfe de Guinée, Douala préfigure aujourd’hui ce que sera dans quelques années la grande métropole africaine, … la capitale économique régionale qu’elle est appelée à devenir, … ordonnée, … généreuse, … débordante d’activités, … et source d’expression des talents et de création de richesses dans tous les secteurs de la vie.
C’est pourquoi j’ai choisi de parler ici d’économie et de finance, me réservant d’évoquer ensuite les problèmes qui concernent plus particulièrement votre ville et ses citoyens.
Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le dire, l’accélération de la croissance de notre économie sera la grande affaire du prochain septennat.
Vous connaissez les difficultés qui nous ont éprouvés au cours des dernières années, difficultés qui ont ralenti notre croissance et nous ont imposé d’importants efforts de redressement.
Il s’agit, entre autres, du tassement de l’aide au développement, de la baisse des cours des matières premières, des effets pervers de la mondialisation, et de la crise économique et financière internationale qui a considérablement retardé les investissements en provenance de l’extérieur.
Mais, nous ne nous sommes pas pour autant laissés abattre.
Avant la récente crise, nous avions atteint en 2006 le point d’achèvement de l’initiative PPTE, au prix de sérieuses réformes économiques et financières.
Cet objectif atteint, notre crédibilité rétablie a ouvert la voie à divers accords de remise de dette, et nous a donné accès à des dons ou des prêts de la part des pays amis, des organismes internationaux et des bailleurs de fonds.
Nous avons pu ainsi retrouver une marge de manœuvre dans notre gestion budgétaire pour relancer les investissements, notamment dans le secteur social, reprendre les recrutements dans la fonction publique et mettre en chantier notre programme d’infrastructures.
Notre système bancaire est désormais assaini et a retrouvé rentabilité et solvabilité. Nous avons densifié le réseau bancaire, et amélioré l’accès des services financiers à la petite clientèle urbaine et rurale. Ainsi, nous disposons aujourd’hui de 12 banques et de 430 établissements de micro-finance.
Nous avons également amélioré la transparence sur le coût du crédit et renforcé la supervision des établissements financiers, les rendant ainsi plus résistants aux chocs de la conjoncture.
En même temps, nous avons pris des dispositions pour protéger les déposants et amener les banques à se recentrer sur l’activité de crédit, ce qui est leur véritable vocation.
Parallèlement, des actions ont été menées pour assainir et appuyer le secteur de la micro-finance dont on connaît l’importance pour une grande partie de la population qui éprouve encore des difficultés d’accès au crédit bancaire classique.
D’autres mesures d’incitation et d’encadrement seront prises pour étendre davantage le réseau bancaire à travers le pays et améliorer l’accès d’un plus grand nombre à l’argent nécessaire pour le financement de notre économie.
C’est pourquoi des initiatives sont prévues pour diversifier les instruments financiers de manière à améliorer la canalisation de l’épargne vers des utilisations productives. Les banques récemment créées pour le financement de l’agriculture et des PME sont les premiers instruments de ce dispositif.
Mes chers compatriotes,
Lors du troisième congrès ordinaire du RDPC, j’ai invité la jeunesse, et donc le Cameroun de demain, à créer, à innover et à oser. Ce sont là les vertus des entreprenants, ce sont ces vertus qui créent la richesse.
Alors, je vous le redis, prenez-vous en charge, créez, innovez et osez !
Nous allons vous y aider !!
J’ai annoncé il y a quelques jours un plan pour la création de plusieurs milliers d’emplois. Dans le cadre de ce plan :
Nous allons tout d’abord poursuivre l’effort d’amélioration de l’environnement des affaires, afin de renforcer la compétitivité des entreprises, notamment en ce qui concerne :
la simplification des procédures de création d’entreprises, en réduisant les délais à moins de trois jours et en abaissant considérablement les coûts associés ;
La simplification du régime des licences pour éliminer les trop nombreuses autorisations administratives préalables à l’exercice d’une activité économique ;
Le renforcement du système judiciaire pour permettre l’arbitrage rapide des différends commerciaux, mais également pour accroître la sécurité juridique des transactions ;
La réduction des coûts et des délais de passage au port de Douala ;
La simplification du système fiscal et douanier pour faciliter encore plus les opérations à l’import et à l’export.
Le développement des infrastructures de transports, d’énergie et de télécommunications.
La poursuite de la lutte contre la corruption.
Nous allons, ensuite, mettre en place des incitations à la création d’entreprises par le secteur privé et les jeunes entrepreneurs.
Un premier programme concerne l’appui à la création des PME avec,
la banque des PME créée récemment,
la mise en place d’un Fonds de garantie pour les crédits aux PME (FOGAPME).
Ce Fonds est assorti d’un Fonds d’aide au conseil (FAC) pour l’assistance des promoteurs à l’élaboration des dossiers bancables auprès des banques commerciales.
Le deuxième programme porte sur l’assistance à la création de micro-entreprises.
Ce programme est conçu pour favoriser l’accès aux micro-crédits à des auto-entrepreneurs auprès des 412 établissements de microcrédits qui couvrent le pays.
On pourra ainsi faciliter la création d’au moins 10.000 micro-entreprises par an, sur toute l’étendue du territoire, et dans différents métiers : salons de coiffure, restaurants, parfumerie, ateliers de couture, garages, cordonneries, poissonneries et j’en passe.
Des programmes spéciaux concernent l’appui à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, les TIC et les services à l’industrie.
De la même manière, des incitations appropriées seront accordées à nos jeunes gens dotés de talents dans les technologies de l’information et la communication pour développer des applications au service des différents secteurs de la société.
Enfin, un autre programme spécial vise à favoriser l’éclosion des jeunes talents pour la création d’entreprises au service de l’industrie.
Au total nous visons la création de quelques 60 000 emplois avec ces programmes d’accompagnement de vos efforts.
D’un autre côté, après leur phase d’incubation, les travaux de projets structurants, dans les infrastructures d’énergie, de transports, des T.I.C., de l’eau et de l’assainissement, sont désormais dans leur phase opérationnelle. Leur construction stimulera la croissance et prévoit la création de plus de 60.000 emplois directs et indirects.
Mes chers compatriotes,
A côté de ce que l’Etat pouvait faire pour mettre l’administration en ordre de bataille et nos entreprises dans des conditions favorables en vue de la relance de la croissance, nous avons conclu plusieurs accords et conventions de prêts avec les Etats amis, les institutions internationales, les banques et les fonds de développement.
On ne m’en voudra pas de ne pas les citer tous, mais en revanche, j’énumèrerai les secteurs concernés par ces soutiens financiers : l’agriculture, la production, le transport et la distribution d’énergie, l’adduction d’eau potable, les infrastructures portuaires, les routes, la micro-finance, l’éducation et l’enseignement technique, la santé, la gouvernance et les infrastructures sportives.
Ces accords et conventions de prêts qui portent sur plusieurs centaines de milliards traduisent évidemment la confiance qui est faite à notre pays.
Ils vont nous permettre de réaliser bon nombre de nos grands projets. Ils viendront en renfort de notre propre budget d’investissement et, je l’espère, des investissements des opérateurs et groupes privés qui voudront bien s’associer à la mise en œuvre de notre stratégie pour la croissance et l’emploi qui doit nous conduire à l’émergence.
Nous avons actuellement retrouvé notre niveau de croissance antérieur à la crise et repris notre marche en avant.
Et pourtant, malgré la paix dont jouit notre pays, la stabilité enviable qui est la nôtre et le fait que les principaux indicateurs de notre économie sont au vert, des rumeurs pessimistes se sont répandues sur notre climat social à la veille d’une échéance capitale.
Nous ne nous laisserons pas déstabiliser par ces prophéties mal intentionnées !
Le peuple camerounais, j’en suis sûr, montrera qu’il a confiance en son avenir et qu’il n’entend pas courir le risque de l’aventure, alors qu’il est sur le point de toucher les bénéfices des sacrifices qu’il a consentis.
Mes chers compatriotes,
Parlons maintenant, si vous le voulez bien, de Douala et de sa région et de ce que vous pouvez attendre du retour de la croissance et de notre politique de « Grandes Réalisations » pour le prochain septennat.
Dans la mouvance de la stratégie de modernisation de notre capitale économique en cours d’élaboration, notre objectif, dans le cadre des « Grandes Réalisations », est de transformer Douala en une métropole économique régionale moderne, tournée vers l’avenir. Ainsi,
– La construction d’un deuxième pont sur le Wouri va être engagée.
– Les travaux d’aménagement des « accès Est et Ouest » de la ville de Douala ont démarré, afin d’améliorer les conditions de mobilité et la compétitivité de la chaîne des transports de la ville de Douala.
– Nous envisageons :
la mise en place d’un système de transports urbain de masse pour lutter contre les congestions de la circulation, la dégradation de l’environnement,
la consolidation des infrastructures routières structurantes et d’un programme de voiries tertiaires pour désenclaver les quartiers périphériques,
la mise en œuvre du projet d’assainissement des eaux usées, financé avec le concours de la Banque Mondiale afin d’améliorer les conditions de salubrité de la cité,
la mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation d’un programme prioritaire de drainage des eaux pluviales pour réduire sensiblement les risques d’inondations,
la réalisation d’un programme de construction d’un marché de gros de produits vivriers et d’un réseau de marchés secondaires et de centres commerciaux modernes, dans le cadre de partenariats public/privé,
la réalisation d’un vaste programme d’aménagement de parcelles assainies pour favoriser l’auto-construction des ménages aux revenus modestes,
la réactivation d’un programme de construction de 10 000 logements sociaux,
l’aménagement de nouveaux pôles urbains en centre-ville pour améliorer l’attractivité de la ville,
l’aménagement d’une zone logistique moderne et intégrée autour du port et de l’aéroport afin d’améliorer la compétitivité de la chaîne logistique et l’implantation de nouvelles activités dans de bonnes conditions,
le développement d’un technopôle et de parcs d’activités industrielles et touristiques modernes pour contribuer à une reconversion de l’économie locale face aux mutations économiques observées aussi bien au plan local qu’international,
l’installation d’un système de surveillance du port et de la côte permettant une surveillance et une gestion efficace du trafic maritime et d’un système de contrôle biométrique et périmétrique des entrées de l’enceinte portuaire de Douala,
la réhabilitation du balisage, des ouvrages d’acconage et des terrepleins du port autonome de Douala.
Mes chers compatriotes,
Comme vous pouvez le constater, ce ne sont pas les grands projets qui manquent pour faire de Douala une métropole économique moderne, conçue pour faciliter les échanges entre nos régions et entre les pays de la sous-région.
Douala doit devenir « LE port » de référence du Golfe de Guinée.
Du stade des « Grandes ambitions », nous allons passer, à celui des« Grandes Réalisations ». Tous ces projets seront donc exécutés au cours de mon prochain mandat afin de conduire notre pays sur la route de l’émergence.
Ainsi, l’Etat finance et construit les infrastructures dont vous avez besoin, … l’Etat créé des incitations nombreuses et des encouragements à la création d’entreprises, … mais ce sera à vous, femmes et hommes d’affaires, … entreprises du secteur privé,… jeunes entreprenants, … de les utiliser au mieux… au mieux de vos intérêts, bien sûr, mais aussi au mieux des intérêts de notre pays.
Je lance donc un appel à la mobilisation du secteur privé et je l’encourage vivement à investir dans les filières porteuses que sont, entre autres, l’agro-industrie, l’économie culturelle et sportive, le tourisme, les T.I.C., etc.
Je demande aux chefs d’entreprise d’avoir confiance en l’avenir, de développer leurs affaires, de créer des entreprises, et surtout de favoriser l’emploi en faisant confiance à nos jeunes qui sont de mieux en mieux formés et désireux de participer à la marche de notre pays vers l’émergence.
Je demande aux jeunes de ne pas céder aux sirènes du pessimisme, je leur demande de croire en eux, d’avoir le courage d’oser la création d’entreprise, et d’être eux-mêmes les moteurs de leur propre réussite… Vous ne le regretterez pas !
De mon côté, je renouvelle mon engagement à poursuivre une lutte inexorable et sans merci contre la corruption.
La corruption est un crime et doit être traitée comme tel !!!
La corruption est non seulement un crime moral, mais aussi un crime économique, car elle ampute dans de larges proportions nos possibilités financières, et nous prive des fonds nécessaires à nos réalisations par des détournements inacceptables.
Dans cette lutte, personne ne pourra plus jamais se prévaloir d’être au-dessus des lois.
Ainsi, c’est par une coopération franche entre le public et le privé que nous parviendrons à faire décoller l’économie de notre pays.
Je compte sur vous pour que, Ensemble, nous traduisions ces « Grandes Réalisations » en de « Grandes Réussites » !
Le 9 octobre prochain, confirmez par vos suffrages que le « choix du peuple » est le bon choix pour la prospérité de notre pays.
Vive la Région du Littoral !
Vive la ville de Douala !
Et vive le Cameroun !
Merci de votre attention.