BOMBE
Y aller
Au départ de Yaoundé, la gare routière de Tongolo offre au voyageur un large choix de transporteurs : des agences dont les véhicules s’arrêtent à Bafia, et celles qui assurent la liaison Yaoundé-Bafoussam, ou Yaoundé-Bafang. Jusqu’à Bafia, le voyage dure environ 1h30mn. Le prix du titre de transport varie entre 1000 et 1500 FCFA.
De Bafia à Bokito, la route, longue de 25 kilomètres, est bitumée. Le déplacement vous coûtera 500 FCFA.
Dormir
A Bokito, le développement des structures d’hébergement est très lent. A ce jour, la localité ne dispose que d’un hôtel partiellement fonctionnel. La capacité d’accueil qu’il offre actuellement se limite à une dizaine de lits. Certains propriétaires de débits de boisson essaient d’alléger la souffrance des visiteurs, grâce aux chambres aménagées dans leurs établissements. Pour une nuitée, vous paierez entre 2000 et 5000 FCFA.
Manger
Des restaurants et des gargotes existent. Ces endroits proposent généralement des mets traditionnels, de la viande de gibier et du poisson d’eau douce.
Repères
1957 : Bokito devient un poste administratif dépendant de la subdivision de Bafia. A cette époque, Ombessa fait encore partie du territoire de l’unité administrative nouvellement créée.
1959 : érection en arrondissement
Superficie : 1692km²
Population : environ 50 000 habitants
Chiffre : 5
L’arrondissement de Bokito compte cinq cantons : Elip, Gounou-Sud, Lemandé, Mmala et Yangben.
Sur touts les plans, le retard qu’accuse Bokito n’est pas un vague croquis : la faiblesse et l’insuffisance des infrastructures s’ajoutent à une voirie urbaine dégradée, malgré les efforts accomplis pour la rendre praticable en toute saison. L’absence d’un réseau d’éclairage public se joint à la fréquence des coupures de courant, pour donner au visiteur, l’impression d’être descendu dans un petit bled perdu qui tarde à quitter sa configuration rurale. Mais derrière cette image décadente, se dessine une volonté réelle de donner un nouveau visage à la ville que cerne une végétation hospitalière. Des projets d’embellissement sont annoncés, tandis que, dans le domaine économique, naissent des espoirs autour, notamment de la reprise des activités de l’industriel locale de transformation du tabac, et du regain de vitalité manifesté par le comité de développement de Bokito, plus que jamais déterminé à poser des actes concrets.
Il suffit de traverser le pont. Celui d’environ 20 mètres de protée qui enjambe la rivière Okolé. Et vous êtes au cœur de Bokito. Depuis quatre ans, une véritable révolution secoue la petite ville qui accueillit, en 1959, Farine Bernard, son premier administrateur colonial placé par la France : tous les champs de maïs et de manioc qui y maintenaient une configuration typiquement rurale ont été détruits, puis transformés, progressivement, en espaces verts. Après une vallée ou fonctionne l’unique hôtel du coin, le centre commercial présente ses bars, ses restaurants, ses alimentations. A côté d’une plaque géante décrivant des travaux envisagés de réfection de quelques routes en terre reliant certains villages enclavés, un moulin à écraser lance des pétarades, ce lundi matin.
A Bokito, cette journée de lundi est celle qui draine le plus de monde, parce qu’elle correspond à la tenue du marché hebdomadaire.
C’est un texte signé le 7 juillet 1957 par André Marie Mbida, alors Premier ministre, qui crée, à Bokito, un poste administratif relevant de la subdivision de Bafia. Depuis son érection en chef-lieu d’arrondissement en 1959, Bokito tarde à épouser les contours du développement. Au niveau des infrastructures, par exemple, la stagnation crève l’œil, si l’on considère le cas du bâtiment abritant les services de la sous-préfecture : construit trois ans avant l’indépendance de 1950 par l’administration coloniale, cet édifice n’a reçu que l’année dernière, sa première couche de peinture ! la cité dont le nom viendrait d’une déformation du mot « Bourguido » ou « Bogido » signifiant « Pignon d’une maison ou d’un immeuble » (selon un document datant de la colonisation), quitte timidement ses vieux habits.
Mais les « Bokitois » attendent davantage l’envol économique. Et ils fondent leurs espoirs sur la reprise des activités de l’usine de traitement du tabac installée à l’entrée de la ville. Depuis environ un mois, des techniciens activent à l’intérieur, pour revoir les installations. A l’époque où elle tournait, cette structure industrielle procurait 2000 emplois directs et faisait vibrer toute la concentration urbaine. Ils comptent, en outre, sur ce projet dont on parle avec insistance : le bitumage de la route allant jusqu’à Boumnyebel. A l’instar d’Ombessa, son ancien canton ayant profité du passage de l’axe lourds Yaoundé-Bafoussam, Bokito espère rattraper son retard de croissance à partir de cette infrastructure.
Un constat est fait par presque tous les visiteurs qui arrivent à Bokito : cette ville érigée en chef-lieu d’arrondissement en 1959 stagne, par rapport à Ombessa, qui fut un de ses cantons. Que faut-il faire pour sortir de cette absence de progrès ?
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui tiennent ce discours. Je ne suis pas d’accord sur le fait que bokito stagne par rapport à Ombessa ou à d’autres arrondissement du Mbam et Inoubou. Je crois qu’il y a un certain nombre d’avantages liés au passage de l’axe lourd Yaoundé-Bafoussam. C’est ce qui a avantagé Ombessa. Le cas de Bokito, qui est une des premières entités administratives du département n’est pas spécifique.
Les populations de Bokito, les Yambassa, sont connues comme étant une race de travailleurs acharnés.
Notre arrondissement produit du cacao de bonne qualité, ainsi que du tabac. Les tabaculteurs vont retrouver le sourire, après la reprise annoncée des activités de l’usine de transformation mise sur pied à Bokito par un baobab originaire de cette unité administrative. La proximité de Bafia constitue aussi un atout. Nous ne négligeons pas la proximité de Boumnyebel. Entre Bokito et ce centre commercial dépendant du Nyong et Kellé, existe une route de 74 kilomètres. Nous attendons le bitumage de cet axe, qui permettrait à notre localité de devenir une zone d’implantation de petites et moyennes entreprises. Après le pont d’Ebebda, vers Ombassa, vous traversez le canton Elip, qui dépend de Bokito.
Le vendredi, c’est quoi d’habitude ? le début de week-end, oui. Les frémissements de bonheur à l’idée des passements de bonheur à l’idée des pas de danse qu’on va exécuter pour célébrer deux jours de repos, oui. Réjouissances donc. Souza ne déroge pas à la règle. Mais c’est toute autre chose que des trémoussements sur une piste de danse. Un vendredi à Souza, c’est un arrêt à un carrefour, une petite entrée vers les us de la localité. Vendredi, c’est le jour consacré au marché. Jour de fête, jour de retrouvailles. L’ambiance est bon enfant, on s’embrasse, on se raconte quelques cancans du terroir.
On va d’un vendeur à un autre. Sur les étagères, on tâte, on pèse, on soupèse. Les vivres débordent : manioc, igname, patate, banane, plantain, les incontournables noix de palme, les gens viennent de partout se**********.
La ville de Bokito ne rassure pas. A cause de ses nombreux consommateurs de chanvre indien, cette zone de repli des malfaiteurs peut, à tout moment, connaître un glissement vers la grande criminalité.
Ce rocher se dresse à environ 800 mètres d’altitude, à une dizaine de kilomètres de la ville de Bokito.
La beauté du paysage constitue une autre curiosité, à Bokito : presque partout, et surtout le long des cours d’eau, une savane péri forestière entrecoupée de bouquets d’arbres retient le regard. En effet, la végétation de cette zone semble marquer une transition entre la grande forêt équatoriale du Sud et la savane du Nord. Ce décor féerique s’enrichit de chaînes de montagnes, du côté de Lamandé.
Au programme de votre randonnée à travers cette terre qu’habitent des personnes affables, vous inscrirez un détour au palais de Yamben et un arrêt à la carrière de sable d’Ebebda. Cette carrière baptisée « Faya Largeau » dépend de Bokito. Ses activités permettent à la commune de collecter plus de 20 millions de francs par an.