BATIE
Qui ne connaît le fameux col de Batié, rendu populaire par les courses cyclistes des années 70 et même après ? Symbole d’endurance et de détermination, cette voie escarpée tracée à flanc de colline, aura beaucoup contribué à faire connaitre la contrée qui l’abrite. Erigé en district en 1992, Batié a pour ambition de passer d’un simple groupement villageois à un véritable chef lieu d’unité administrative. Traversée par la route nationale N°4 et avec des populations dynamiques, la localité ne manque pas d’atout même si l’infertilité des sols, la pression démographique et la montée de l’insécurité plombent encore les efforts de développement.
Histoire et toponymie
Elles ont su tirer en elles même les ressources pour y faire face. Il se raconte que l’établissement sur le site actuel s’est fait de haute lutte. Selon un patriarche local le nom même de la localité en dit long sur les épreuves subies au fil de l’histoire. Le terme « Batié » Signifie en langue locale, « ceux qui repoussent ». Ce nom ferait référence à l’époque des guerres de conquête, lorsque les populations s’étaient forgées une solide réputation de « repousseur » d’assaillants. Selon le chef supérieur de groupements, sa majesté TCHOUAINKAM DADA Théodore, les luttes incessantes contre l’adversité ont contribué à forger cette mentalité de bulldozer que l’on reconnait volontiers à l’homme Batié. Ici, on sait depuis plusieurs lustres, affronter et surmonter les obstacles et on renonce rarement à l’objectif fixé quelque soit le prix à payer pour l’atteindre. L’exceptionnelle réussite économique de certaines élites dans divers secteurs d’activité, notamment le commerce de la « fripe » ou la grande distribution vient confirmer ce trait de caractère bien ancré.
Batié est un groupement phare du département des hauts plateaux. Sa position sur l’axe Douala-Bafoussam constitue un atout indéniable. Son nom campe déjà son identité profonde dans notre langage. Ce nom signifie « ceux qui poussent ». Naturellement les Batiés sont remuants, expansionnistes, détermines dans tout ce qu’ils entreprennent.
Comment s’y rendre
De Bafoussam : Gare routière ou ramassage par taxis
Longueur du trajet : 32 Km
Etat de la route : Goudronnée
Coût du transport : 600 F
Structure d’ébergement : 2 hôtels
Prix de la nuitée : 5000 F négociable
Population : environs 15000 Habitants
Principal groupe ethnique : Batié
Création du district : décret présidentiel N° 92/206 du 05 Octobre 1992
Le Chiffre
10 Le nombre de village composant le groupement Batié
Avec une superficie de 90 km2 et une population d’environ 15000 habitants, il occupe une position géographique stratégique. Traversé par la route nationale N° 4 (Douala-Bafoussam), Batié est une cité carrefour, mieux un nœud de communication à partir du quel on peut se rendre dans d’autres groupements comme Bamenjou, Bapa, Badenkop, Bagam, Bangou. Cette position privilégiée a aussi son revers. Selon certains observateurs, la montée de l’insécurité que l’on déplore ici serait surtout liée à l’extrême mobilité des personnes étrangères à la localité.
Confronté depuis toujours à l’adversité, les populations au dynamisme avéré, se consacrent pour l’essentiel à l’agriculture, à l’élevage et au petit commerce. La pauvreté des sols et leur nature caillouteuse ne sont guère propices aux rendements élevés. Toujours est t’-il que grâce aux techniques de fertilisation, la contrée est réputée pour sa production maraichère, notamment celle des choux dont la récolte est exposée le long des routes.
Depuis la création de l’unité administrative certaines structures ont été mises sur pied comme le siège du district et de la mairie. La carte scolaire est assez diversifiée avec un Lycée, un CETIC, deux collèges privés, 16 écoles dont 10 publiques. Sur le plan sanitaire on compte un centre médical d’arrondissement trois centres de santés intégré et un hôpital confessionnel. Elles rappellent à l’envi e les difficultés qu’il y avait au paravent pour aller suivre par exemple un dossier administratif dans l’arrondissement voisin de Bamendjou. De l’absence d’eau potable aux coupures d’électricité, les désagréments ne manquent pas.
Au départ de Yaoundé, il faut compter par car, environ 5 heures avec une halte obligatoire à Bafoussam. Le temps de changer le véhicule pour emprunter l’un des multiples taxis qui relient la capitale provinciale de l’Ouest au groupement qui porte fièrement ses attributs de district depuis un quart de siècle. Peu d’occasions de se plaindre sur un parcours entièrement goudronné. Sur la trentaine de kilomètre que l’on parcourt entre Bafoussam et Batié on s’ennuit rarement, tant il y a des choses à voir. Des localités animées et gaies se succèdent sur un relief qui moutonne en permanence entre la colline escarpées et les vallées profondes. Ici et là les parcelles de cultures vivrières alternes avec les habitations.
Avant nous appartenions à l’arrondissement de Bamendjou et l’enclavement relatif de cette localité rendait difficiles les déplacements d’ordre administratif. Le groupement compte 10 villages. Dans la semaine Bamiléké qui compte 8 jours. Batié étant un grand carrefour nous sommes de ce fait confrontés à l’insécurité du fait des malfrats qui viennent de partout pour opérer ici.
C T Encart N°119, 26 Septembre 2007