ANGOSSAS
Petite commune rurale au cœur de la province de l’Est, à quelque 207 km de Yaoundé, Angossas est une constellation de 30 villages encastrés entre Ayos et Abong-Mbang.
Ses coins fétides, c’est d’abord cet arbre immense nommé Tsoumb, qui se dresse fièrement sur la place du marché du village Mpoundou un arbre qui, selon la légende, serait le repaire de tous les sorciers du village. Mais à bien y regarder, il s’agit en fait de deux arbres représentant l’homme et la femme, qui ont été plantés dans les années 30, au plus fort de la maladie du sommeil qui sévissait dans ce village plus que partout ailleurs dans la région. C’était lors d’un rite traditionnel, qui devait permettre aux jeunes gens des quatre familles qui composent le village de pouvoir se marier entre eux. Ces deux arbres se sont tellement entrelacés qu’aujourd’hui ils n’en font plus qu’un seu1.
Y ALLER
A partir de la gare routière d’Abong-Mbang
DISTANCE : 30km
COUT DE TRANSPORT : 1 000 f en voiture et 1 500 en mototaxi
Pas d’auberge

DISTRICT : 5 octobre 1992
COMMUNE : avril 1995
SUPERFICIE : 600km
POPULATION : 17 000 habitants
GROUPE ETHNIQUES : maka en général et une poignée d’allogènes
L’Arrondissement de MBOANZ dont le chef lieu est angossas n’oubliera pas de si tot la ZAPI de l’EST des années durant au rythme de cette entreprise agricole, a battu le pouls de la localité.
C’est donc en 1992 que le choix est porté sur Angossas face aux autres bourgs (Mpoundou, Mayos, Esseng, Beul …) en plus, il est logé à égale distance de ses deux extrêmités Bagoloul et Asseng) située sur l’axe Abong-Mbang –Nguelmedouka qui le traverse. Près d’une vingtaine d’années après, l’unité administrative ne s’affirme qu’à travers ce que lui a légué cette entreprise régionale de développement appelée ZAPI (zone d’actions prioritaires intégrées), créée le 2 septembre 1972 par un décret présidentiel, et dont le siège était à Bertoua. La ZAPI de l’Est, tout comme la ZAPI centre-sud, était chargée de la promotion et de la gestion de toutes les opérations de développement à portée économique et sociale, de la programmation et de la réalisation des actions techniques, économiques, sociales, pédagogiques, commerciales de transformation. Un accent particuliuer était mis sur l’intensification des actions d’encadrement, en vue de favoriser l’augmentation de la production cacaoyère et caféitière, principales sources de revenus des habitants.
Les planteurs qui ont presque délaissé les cultures de rente se vantent d’avoir bénéficié des crédits scolaires, des ristournes, des tôles reçues dans les coopératives à des prix homologués, des engrais, pesticides et outils de travail. Autant d’avantages perdus qui, avec la chute de cours des cultures de rente sur le marché international, ont réduit leur bien-être. Les élites préfèrent les palmeraies aux cacaoyères et caféières, malgré la relance de la filière cacao-café par l’Etat. Tandis que les jeunes mettent les plantations en location et boivent de l’alcool avec les revenus qu’ils en tirent. Néanmoins, les planteurs de cette époque souhaitent la résurrection des CODEVIL (comité de développement des villageois) initiés par la défunte ZAPI.
Celles-ci se rétrécissent avec la proximité de l’arrondissement de Doumé qui compte des villages à quelques encablures de là. D’où les litiges fonciers à Metsheboum, Mekouangué, Mpoundou , Abonis et Kek. L’état de la route et la rareté des moyens de locomotion effritent le dynamisme des réseaux d’associations et de groupes d’initiative commune (GIC), ce qui ne facilite pas l’écoulement du manioc, plantain, macabo, concombre, arachide, ananas etc.
La construction en cours du réseau électrique Abong-Mbang-Angossas, la réalisation des forages, la réhabilitation des adductions d’eau Scanmater du centre urbain et de Kek, le rêve d’une téléphonie rurale… L’attente la plus récurrente reste le bitumage de la bretelle Manpang-Angossas à partir de la nationale numéro dix (Ayos-Bonis).
Les populations se rappellent cette route « Ndjong koulou » reconnue comme moteur économique et qui a sombré sans entretien. Par ailleurs, Angossas reste parmi les localités les plus scolarisées du département du haut-Nyong malgré le manque d’enseignants. L’ADM y a toujours laissé ses marques (bourses, construction des salles, prise en charge des vacataires). Angossas compte 26 écoles primaires et maternelles que complètent un lycée et un Cetic, en attendant celui accordé et à construire à Esseng.
Sur le plan sociologique, Angossas est une commune homogène qui n’est peuplée que des Maka, même si l’hospitalité est légendaire. Cela réduit les tensions sociales. Sur le plan géographique, la zone est marécageuse et n’a pas assez de terres cultivables, ce qui limite la mobilité de ceux qui veulent exploiter la terre.

Absence de redevance forestière du fait de l’impraticabilité de la route. En raison de la dégradation avancée de la route, les populations pourtant laborieuses, sont découragées et ont abandonné leurs vastes plantations, que les jeunes mettent aujourd’hui en location.
Le point fort reste l’ADM (association pour le développement de Maka Mboanz), véritable structure de dialogue a permis d’améliorer la production agricole et l’habitat.

Angossas est le quartier latin et de leader dans la région sur le plan agricole et surtout intellectuel.
Aux dires des habitants de Mpoundou, village situé à sept kolomètres d’Angossas et une vingtaine du chef de département,ce végétal ligneux fortement ramifié qui est entré dans l’histoire vers 1930 est une symbolique. Une autre phase de la maladie du sommeil qui a terrassé la région du sud-est du pays. La forte présence des maladies à Mpoundou a attisé la méfiance des habitants des zones voisines. Personne ne contait fleurette à ses filles, tandis que ses fils étaient rejetés et condamnés au célibat. Les pieds ne trouant plus leurs pointures, la pérennité de la tribu ne pouvait passer que par l’inceste. Ainsi, les patriarches ont organisé un conseil ordonnant les mariages entre les quatre familles de cette tribu Maka. « balle à terre », ainsi appelait-on cette solution impudique, qui sera matérialisée par le repiquage de deux arbrisseaux de « Ntoumb », symboles d’un couple. En signe de bénédiction, relate-t-on, le plus âgé du village a fait couper et jeter un doigt dans l’un des trous creusés. L’arbre porterait ce jour les vertus de la mythologie Maka Mboanz.

Nous voici à Mpalampouam, « le village de l’aigle et du boa », celui de sa belle famille dont la curiosité est son chef, un homme éclectique qui, à plus de 80 ans. Spectacle inattendu, le seul endroit de toute la commune à posséder un réseau résiduel téléphonie mobile est un point précis, sur la devanture du maire. Toute la journée durant, on voit ainsi défiler des gens qui viennent passer un coup de fil, notamment le seul «call-boxeur» qui avance doucement, juché sur son fauteuil roulant, suivi de ses clients à qui il vend l’impulsion à 350 Fcfa.
Les habitants de Mayos, peut-être plus férus de football que les autres, ont édifié une statue à la gloire de Roger Milla avec son numéro 9 mythique et un ballon.
La ville vient d’etre électrifiée.
Un CETIC, un lycée et deux écoles primaires et maternelles.
Un centre médical d’Arrondissement.
Distance avec Abong Mbang: 30 km qu’on effectue en une heure à cause du mauvais état de la route.
Absence d’adduction d’eau potable.
Ressources humaines
Jean-Baptiste Bokam, SED, Pca de la Bicec,
Lazare Mpouel Bala, secrétaire général du Minepia ;
René Olinga Meke, directeur des ressources humaines du Minesec.
Théophile Bekolo Bekolo, Directeur Général de l’Agence nationale d’appui au Développement forestier(ANAFOR), ingénieur des eaux et forets, Délégué régional des forets et de la Faune au moment de sa nomination;
Christophe Mien Zok