Certes avant lui, l’extrême-Nord a généré des footballeurs prodigieux comme l’insaisissable Oumarou ou le virtuose Adama Zico. C’est vrai qu’après lui, d’autres se sont illustrés à l’instar du « marathonien » Idroussou ou du gardien de but Souleymanou « parade ». Mais Alioum Boukar est de toutes ces générations celui qui symbolise le mieux et le plus la réussite en football. Celui sur les traces duquel tous ces jeunes pousses qui essaiment les écoles de football de la province voudraient marcher pour emprunter le providentiel ascenseur social qu’est devenu le football et se retrouver en haut de l’échelle sociale. La seule vue de l’impressionnant complexe immobilier qu’Alioum Boukar a fait sortir de terre au quartier Douggoï à Maroua à de quoi doper les efforts de tous ces footballeurs, même les moins doués qui se prennent à rêver.
Seulement à l’exemple du parcours de l’ancien keeper des Lions indomptables le voyage vers las consnécration, la gloire, l’argent peut être long et éprouvant. Ainsi sur des photos jaunies et veiillies datant du début des années 1980, on reconnaît aisément le visage poupin de celui qui était alors le dernier rempart de kohi club de Maroua. C’est d’ailleurs en défendant hardiment les buts de cette équipe au tournoi inter-poules qu’il se fait remarquer et recruter par Prévoyance de Yaoundé. En championnat d’élite et en coupe du Cameroun, le jeune gardien fait étalage de sa classe ce qui lui vaut une titularisation au sein du Caire en 1991. Il mettra cependant une bonne décennie pour atteindre l’étage supérieur.
Parti monnayer son talent en Turquie, il est peu ou pas médiatisé. Il va ronger son frein dans la l’antichambre de l’équipe fanion. Il doit attendre des départs à la retraite de Thomas Nkono et Joseph Antoine Bell puis le désistement opportun de Jacques Songo’o pour entrer dans les plans de Pierre Lechantre qui lui confie les filets de la ‘’dream team’’ championne d’Afrique en 2002, à la différence que le gardien termine la compétition sans encaisser le moindre but. Compte non tenu de la sénace des tirs aux buts en finale. Un record. Comme en 2000, cette odyssée se termine sous les ors du palais présidentiel.
En comme la vie fonctionne par cycle, après l’apogée le déclin. La désillusion du Cameroun en coupe du monde Coée-Japon 2002 marque le début de la fin de la belle histoire d’amour d’Alioum avec les Lions indomptables. Sa mise à l’écart n’est évidemment pas du goût de ses fans qui clament que le fils de Maroua a encore sa place dans la cage des lions. Mais les supporters proposent, l’entraînement dispose.
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE