Mesdames, Messieurs,
Merci d’être venus si nombreux m’accueillir ici à Maroua.
Hommes, femmes et enfants de l’Extrême-Nord, vous avez bravé le soleil, la chaleur et les distances, pour venir me rencontrer et de tout cœur je vous dis merci.
Ossoko !
Sissé !
Soussé !
Je souhaite remercier particulièrement le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Maroua pour ses mots de bienvenue qui me sont allés droit au cœur. Ils sont le signe des liens profonds qui m’unissent aux populations de l’Extrême-Nord, dont la confiance ne s’est jamais démentie.
Je tiens à remercier également très chaleureusement Monsieur le Président de la Coordination régionale de la Campagne dans l’Extrême-Nord pour les mots si aimables qu’il a eu à mon endroit et envers mon épouse. Nous avons toujours eu des relations de franche cordialité et nos entretiens concernant cette belle région ont toujours été marqués par une entente et une compréhension mutuelles qui ne s’est jamais démentie. Merci encore de votre accueil et de votre amitié, … de notre amitié.
Mes chers compatriotes de l’Extrême-Nord,
C’est un très grand plaisir pour moi de vous retrouver ici à Maroua, vous qui m’avez toujours fait confiance et qui ne m’avez jamais mesuré votre soutien. Je tiens à vous remercier du fond du cœur de votre accueil si coloré, si chaleureux, si fraternel. Toutes ces marques d’amitié, d’attachement, reflètent bien les belles traditions d’hospitalité et de fidélité de votre région.
Ce sont des signes qui ne trompent pas, c’est l’expression de votre attachement au Président de la République. Le choix de venir en campagne à l’Extrême-Nord n’est pas le fait du hasard.
Je suis venu à Maroua pour marquer l’importance que j’attache à votre région, à la paix et aux problèmes du monde rural dans notre nouvelle dynamique pour mettre notre pays sur la voie de l’émergence. Je vais à nouveau faire appel à vous, car j’estime que, dans mon projet de grand dessein pour le Cameroun, dont nous jetons actuellement les bases, vous devez avoir une place de choix. Les conditions naturelles de votre environnement vous ont rendu durs à la tâche, vos modes de pensée ont fait de vous des hommes et des femmes responsables, votre histoire vous a enseigné la patience. Ces vertus me laissent penser que, si les moyens vous en sont donnés, vous êtes capables d’apporter à la République une contribution exceptionnelle. Cette contribution, je la vois surtout, dans la phase actuelle, dans le développement du secteur agro-pastoral pour lequel vous avez une vocation évidente. Bien entendu cela ne vous écarte aucunement des grands projets énergétiques et industriels qui viendront se greffer inévitablement sur le développement de l’agriculture proprement dite, de l’élevage, de la pêche et de l’artisanat rural. C’est pourquoi, je voudrais vous parler aujourd’hui surtout de la « Politique agricole » qui me tient à cœur depuis plusieurs années. Comme vous le savez, je n’ai cessé de répéter que l’agriculture au sens large du terme est la véritable richesse de notre pays. Je nourris par ailleurs l’ambition de transformer notre pays en un véritable grenier pour l’Afrique Centrale. La nature nous le permet. Nous disposons, en effet, de nombreux atouts :
– Une diversité climatique qui nous permet une grande richesse de cultures.
– Un potentiel de terre arable énorme, 7,2 millions d’hectares dont 1,8 millions effectivement cultivés, soit seulement 26% du potentiel, c’est-à- dire un peu plus que le quart.
– Un riche potentiel hydrographique, l’un des plus importants d’Afrique.
– Un potentiel de création d’emploi impressionnant. Notre agriculture emploie à l’heure actuelle 45 000 travailleurs. Avec les mesures mises en œuvre et les nouvelles incitations envisagées, nous devrons être en mesure, en 2014, d’atteindre 165 000 emplois et en 2016, 200 000 emplois.
Comme je l’ai dit plus haut, l’agriculture, l’élevage et la pêche occupent une place essentielle dans notre économie. Les produits de ces filières devraient en effet nous permettre de nourrir notre population, autrement dit d’assurer notre autosuffisance alimentaire. C’est vrai pour l’essentiel, mais chacun sait que la partie septentrionale du Cameroun connait parfois des pénuries alimentaires. Ce qui n’est pas acceptable dans un pays comme le nôtre. D’autre part, 60% de notre population vit de l’agriculture. Le faible niveau de vie des ruraux est à l’origine de l’exode rural alors que les potentialités agricoles sont énormes. La réalité est que notre capacité de production reste fortement sous-exploitée ! Il en résulte que certaines productions sont insuffisantes, ce qui nous oblige à continuer à importer de grandes quantités de produits que nous pouvons produire localement. Ce paradoxe a pour conséquence d’entraîner le déséquilibre de notre commerce extérieur.
Que devons-nous faire pour remédier à ces faiblesses ?
D’une façon générale, il nous faudra stimuler la production vivrière pour mettre fin aux pénuries. Pour les régions septentrionales de notre pays, cela concerne le maïs, le riz, le mil et le sorgho.
Il nous faudra aussi désenclaver nos bassins de production et pour cela améliorer nos moyens de communication. Votre région est également propice à certaines cultures industrielles comme celle du coton. Cette filière, qui stagne depuis quelques années en raison de la baisse des cours, doit être réorganisée et relancée pour bénéficier de la hausse de la consommation mondiale. Elle permettra de remettre en selle notre industrie textile qui périclite. Des perspectives favorables s’offrent aux populations de l’Extrême Nord pour le développement des productions animales, en particulier les bovins et les caprins. Elles ont déjà atteint un niveau appréciable mais elles pourraient encore être encouragées pour que notre production de viande atteigne le stade industriel pour la consommation locale et l’exportation. Il en va de même pour la pêche en rivière et la pisciculture pour lesquelles votre région a une véritable vocation et de grandes marges de progression.
Dans le cadre des « Grandes réalisations », voici les 5 principaux trains de mesures envisagées pour encourager et développer notre agriculture nationale et en faire le fer de lance de notre croissance.
– Le premier train de mesures va contribuer à accélérer la modernisation de notre agriculture, notamment par une politique d’exploitation collective des équipements agricoles fondée sur le micro-leasing. Il s’agit de mettre à la disposition des planteurs, dans chaque localité, des équipements adaptés à leur besoins techniques, et aux conditions environnementales.
– Le deuxième train de mesures consiste en la création d’incitations spéciales adaptées à l’agriculture moderne :
Révision du code des investissements pour accroître les incitations au développement de l’agriculture.
Réduction d’impôts à l’exportation des produits agricoles.
Simplification des formalités d’exportation.
Réduction des taxes de douane sur les intrants et le matériel agricoles.
Attribution du prix de la meilleure entreprise du secteur primaire.
– Le troisième train de mesures concerne la banque d’appui au secteur agricole. Les leçons tirées des échecs des banques agricoles du passé ont inspiré l’adaptation de cette nouvelle banque non seulement aux réalités modernes mais également au développement du secteur financier dans notre pays. Cette banque devra avoir en son sein un département de fonds de garantie permettant à l’ensemble du système bancaire d’intervenir avec efficacité et moins de risques dans le secteur agricole. Elle devra avoir également un fonds d’investissement consacré à la promotion des PME engagées dans le secteur agricole.
– Le quatrième train de mesures vise le redéploiement de notre industrie chimique en faveur de notre agro-industrie :
Création d’une unité industrielle de production d’engrais, ce qui entrainera une baisse du coût des intrants, l’amélioration de la productivité et de notre compétitivité.
Promotion de la création d’unités de production de produits phytosanitaires pour répondre à la demande.
Amélioration de la conservation des récoltes.
– Le cinquième train de mesures permettra de procurer à nos jeunes un enseignement agricole adapté à nos réalités. Nous allons repenser la transmission des connaissances destinées à améliorer
l’exploitation du sol, afin de permettre à une grande majorité de maîtriser les techniques culturales, d’innover et surtout d’améliorer le rendement dans le but d’atteindre dans 5 ans la moyenne mondiale.
La réussite de cette politique des « Grandes Réalisations », permettra à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche de devenir le moteur principal de notre économie. Nos populations rurales, et en particulier celles du septentrion, en seront les premières bénéficiaires, en termes de sécurité alimentaire, d’emplois et de niveau de vie.
Mes chers compatriotes de l’Extrême-Nord,
Depuis le début de la campagne, la radio, la presse et la télévision vous ont surement permis de connaître mon programme électoral et de gouvernement pour le prochain septennat. Permettez-moi de vous le rappeler brièvement. La Nouvelle Dynamique que j’ai impulsée permettra à notre pays de parvenir à l’émergence à l’horizon 2035. Cette vision de l’avenir, celle d’un Cameroun émergent auquel nous aspirons tous, nous l’avions baptisée en 2004 « Les Grandes Ambitions ».
Cette vision est en train de devenir une réalité et j’ai placé le prochain septennat sous le signe des « Grandes Réalisations » dont je souhaite vous rappeler les grandes lignes.
Au plan politique, il s’agira de :
– Mettre en place le Sénat et le Conseil constitutionnel.
– Poursuivre la mise en œuvre de la décentralisation par le transfert des compétences et des ressources de l’Etat vers les collectivités décentralisées, plus proches de vous et plus aptes à satisfaire vos Attentes.
– Faire émerger une véritable fonction publique locale en parfaite symbiose avec son milieu parce que débarrassée des pesanteurs qui affectent la fonction publique nationale.
– Renforcer la bonne gouvernance, en intensifiant la lutte contre la corruption.
– Consolider l’Etat de Droit en vue d’assurer la sécurité des biens et des personnes, et l’amélioration de l’environnement des affaires.
Au plan économique, les « Grandes Réalisations » concerneront :
– La mise en chantier d’un programme de grands projets structurants, dans les domaines de l’énergie et des transports principalement.
– La relance de notre agriculture avec comme objectif de positionner le secteur primaire à l’avant-garde de nos exportations.
– L’amélioration du cadre de vie des populations rurales avec l’intensification des programmes d’accès à l’eau potable et d’électrification, et une utilisation optimale des sources d’énergie alternatives.
Au plan social, notre prochain septennat sera centré sur :
– L’amélioration de la santé publique, avec notamment la poursuite du programme d’accroissement des infrastructures hospitalières de proximité, combinée aux établissements hospitaliers de référence.
– La mise en place d’un dispositif de Sécurité Sociale Universelle qui sera la résultante de la modernisation devant s’opérer dans notre système d’Assistance et de Prévoyance Sociales.
– Le renforcement de l’éducation par la facilitation de l’accès à l’éducation de base et aux premiers cycles des enseignements secondaires, général et technique.
– La promotion de la condition féminine pour parvenir à l’égalité des droits entre hommes et femmes.
– La formation des jeunes pour en faire des citoyens prêts à relever le défi de l’emploi ou à accéder à l’enseignement supérieur.
– L’amélioration de l’insertion professionnelle des jeunes et la lutte contre le chômage qui gangrène notre société.
– La consolidation de la Paix à l’intérieur de nos frontières et avec les pays voisins.
Au plan international, notre Diplomatie continuera à s’affirmer pour promouvoir le rayonnement de notre grand et beau pays. Je n’ai fait là qu’évoquer les grands axes de cette Nouvelle Dynamique qui va toucher tous les secteurs d’activité de notre pays et, vous pourrez le constater, comme j’ai déjà eu à le dire, dès janvier 2012, le Cameroun sera un vaste chantier.
Mes chers compatriotes de l’Extrême-Nord,
Je voudrais maintenant vous parler des problèmes spécifiques à votre région, Je vous ai entendu, je connais vos attentes. Vous aviez émis le souhait d’avoir une université à Maroua, c’est aujourd’hui chose faite ! Cette université est dotée de deux grandes écoles : l’école normale supérieure et l’institut supérieur du Sahel. Je suis heureux de préciser que l’Ecole normale a déjà formé une promotion de 2341 professeurs des lycées et collèges et conseillers d’orientation. Je sais que vous souhaitez l’ouverture de nouveaux établissements et notamment d’une faculté de médecine et de pharmacie. Je puis vous dire que cette doléance a retenu notre meilleure attention et nous avons mis ces projets à l’étude.
En ce qui concerne le raccordement de la ville de Kousseri à l’énergie électrique haute tension en provenance du barrage de Lagdo, les travaux d’extension de la ligne Waza – Kousseri viennent d’arriver à leur terme. Les travaux d’électrification rurale seront poursuivis et étendus à d’autres localités qui en sont encore dépourvues. Les travaux de l’installation de la fibre optique par CAMTEL avec l’aide d’une entreprise chinoise viennent de s’achever. La fibre optique ainsi installée permettra aux habitants des six départements de la Région d’avoir un haut débit d’accès à Internet, avec toutes les facilités induites, notamment pour l’information, l’éducation et la recherche. Le Projet de Développement Rural Intégré Chari-Logone (PDRI) initié en janvier 2010 avec l’appui de la Banque Islamique de Développement sera bientôt lancé.
Le redressement de la SEMRY a été amorcé avec une première subvention étatique de plus de 4 milliards de francs CFA à travers le programme PACA. L’ensemble du programme de redressement en cours coûtera 7 milliards de francs et permettra à la SEMRY de réhabiliter son appareil de production et son volet commercial. De nombreuses voies urbaines ont été bitumées à Maroua, un plan plus vaste de bitumage et d’entretien des voies en terre est à l’étude et verra le jour dans les prochains mois. La construction du centre d’hémodialyse à vocation régionale de Maroua évolue de manière satisfaisante. Le projet de Centre Régional de Lutte contre les épidémies, mené conjointement avec l’OMS, permettra de mieux combattre les épidémies de choléra, de rougeole, et de méningite, entre autres. Le traitement du paludisme simple est aujourd’hui gratuit pour les enfants de 0 à 5 ans, comme sur toute l’étendue du territoire national. Des centres de sapeurs-pompiers ont vu le jour à Maroua et à Kousseri. Un programme spécial de réhabilitation et de construction de forages d’eau potable en zone rurale est prévu afin d’améliorer l’accès des populations à l’eau potable et ainsi mieux combattre les épidémies de choléra et autres maladies hydriques. Le programme de maillage des forces de défense destiné à éradiquer l’activité des coupeurs de route et celle des preneurs d’otages se poursuit activement, avec :
– l’installation du bataillon d’intervention rapide, qui est doté de moyens humains et matériels appropriés ;
– la création à Maroua d’une unité de police opérationnelle et active, en l’occurrence, l’Equipe Spéciale d’Intervention Rapide ;
– et la mise en place du Groupe Polyvalent de la gendarmerie de
Maroua. Avec le retour de la sécurité dans la région, le tourisme pourra à nouveau prospérer, grâce notamment à la desserte de Maroua par Camair co.
Mes chers compatriotes de l’Extrême- Nord,
Vous pouvez le constater, beaucoup a été fait, et nous ferons encore davantage pour votre région.
Grâce à votre engagement, à votre courage, nos efforts porteront leurs fruits, tous leurs fruits. C’est ensemble, vous et moi, région et gouvernement, secteur privé et secteur public, que nous parviendrons à atteindre l’objectif d’émergence pour notre pays. Je compte sur vous pour être le fer de lance de notre Nouvelle Politique agricole. ! … Vous en avez le potentiel ! … Nous mettrons tout en œuvre pour que vous en ayez les moyens. ! …
Je sais pouvoir compter sur vous, et vous pourrez continuer à compter sur moi. !… Je compte sur vous pour que, Ensemble, nous traduisions les
« Grandes Réalisations » en « Grandes Réussites » !…
Le 9 octobre prochain, confirmez par vos suffrages que le « choix du peuple » est le bon choix pour la prospérité de notre pays et pour votre prospérité.
Vive la Région de l’Extrême-Nord !
Vive le Cameroun !
Je vous remercie.