Certains spécialistes ont dit des dinosaures qu’ils ont disparu de la planète terre parce qu’ils n’ont pas su ou pu s’adapter aux changements d’un monde en perpétuelles mutations. On pourrait sans trop forcer le trait dire que sa majesté Mahamat Moussa dinosaure en son genre a survécu par delà les générations, les décennies, les régimes, les contextes politiques parce qu’il a habilement fait sa mue chaque fois que la conjoncture l’exigeait. C’est ainsi qu’il est assis sur le trône du sultanat de Kousseri depuis les années 50 pérennisant le règne d’une prestigieuse lignée séculaire. Les attitudes révérencieuses autour de la chefferie où on chuchote plus qu’on ne parle. La belle architecture du Sultanat et son excroissance qui abrite un musée Sao sont autant de vestiges ou de survivance d’un passé glorieux qui ne passe pas. Même si le Sultan qui avait pratiquement droit de vie ou de mort sur ses sujets dans le contexte monolithique d’hier a appris à se contenter des simples allégeances de circonstance dans le système pluraliste d’aujourd’hui.
Lorsqu’il nous reçoit dans une vaste pièce tapissée après avoir d’un signe de la main, congédié sa cour, Sa Majesté ne laisse poindre aucune nostalgie ni sur son visage fatigué, ni dans son français hésitant mais bien compréhensible. Quand on l’entraîne sur le terrain de la cohabitation inter ethnique qui a parfois fait couler beaucoup d’encre, de salive et de sang, ce Kotoko martèle qu’il n’y a pas de difficulté particulière à administrer une chefferie à dominance arabe « parce que le chef a toujours été respecté par tout le monde »
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE