C’est un terrain connu que cet administrateur civil principal a foulé le 24 août 2002 à la faveur de sa nomination comme ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Pour lui le nécessaire « stage d’imprégnation » est forcément moins long que pour certains de ses collègues qui avouaient au départ ne rien connaître de leur département ministériel.
En dépit d’une longue césure où Adji Abdoulaye est allé explorer d’autres terres, les souvenirs se bousculent dans sa tête. Les souvenirs de cette fin des années 70 et début de la décennie 80 où son expertise a été éprouvée comme chef service des domaines à Yaoundé, Bafoussam et Douala. S’il fait preuve d’abnégation, il ne peut s’empêcher à un moment d’avoir l’impression de tourner en rond. D’où son euphorie lorsqu’il change d’air à la faveur de sa promotion comme directeur adjoint des Affaires politiques puis directeur des Affaires générales au ministère de l’Administration territoriale.
Le haut fonctionnaire qu’il est devenu va faire long feu à ce poste prestigieux rétrogradé à un statut de cadre anonyme, sans fonction. Sa carrière semble alors rentrer dans une nuit sans fin. Le cauchemar va durer des années. Il s’accroche à sa foi en Allah pour ne pas disjoncter jusqu’à ce que sa carrière soit relancée au ministère de la Fonction publique. Adji Abdoulaye Haman goûte à nouveau aux délices de directeur de l’administration centrale. Il devient vite l’un des hommes les plus courtisés du Minfopra en sa qualité de directeur du personnel de l’Etat.
Il peut alors rire des tournures de la vie, lui qui dans sa traversée du désert a souffert des affres de la solitude voit à nouveau sa porte s’ouvrir et se refermer sans arrêt sur des visiteurs. Son téléphone qui sonne et résonne. Les allées et venues des personnes dans le besoin, des amis, les rares vrais comme les nombreux faux ou encore la nuée de courtisans qui enfle. Cet environnement des hommes de pouvoir ira en s’amplifiant lorsque ce natif de Maroua est nommé délégué du gouvernement auprès de la Commune urbaine de la capitale provinciale en février 1996 et plus encore depuis son entrée au gouvernement.
Si les honneurs vous changent un homme. L’on s’accorde à dire que Adji Abdoulaye Haman est resté le même au moins sur un point: la langue de bois n’est pas son dada. En général il dit ce qu’il pense sans les circonlocutions des adeptes du politiquement correct. Certains apprécient. D’autres pas. Mais tous sont d’accord sur le bilan de ses années de premier magistrat: la propreté de la ville, le curage des caniveaux, le reboisement. Tout comme en sa qualité de vice-président de la section Rdpc du Diamaré centre, il est l’un des acteurs du retour de Maroua dans les bras du Rdpc après une décennie de flirt avec I’Undp. Depuis son arrivée au Minuh, il a entrepris l’assainissement du circuit de l’obtention du titre foncier avec l’impression d’un guide approprié, un outil dans la lutte contre la corruption: une meilleure gestion du système immobilier de l’Etat: le bitumage des voiries urbaines de quelques villes secondaires. Et lui qui comme un citoyen ordinaire, prend de temps en temps le bus d’une simple agence de voyage pour se rendre à Douala a tout le loisir de se faire une idée précise du développement harmonieux des villes, autre priorité de son ministère.
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE