Il a toujours comme un sourire figé à ses lèvres. A l’image d’un destin qui n’en finit pas de lui sourire. Si l’on se décide à donner quelque incidence protocolaire à l’ancienneté en conseil des ministres, il y aurait pas grand monde pour disputer à Zacharie Perevet une place dans la rangée des doyens du gouvernement derrière les « patriarches » du même gouvernement Joseph Owona et Hamadjoda Adjoudji.
Avec une présence continue de plus d’une décennie dans les cénacles du pouvoir d’abord comme secrétaire d’Etat puis comme ministre. Ce quadragenaire savoure les délices du pouvoir comme une grâce divine. Tant certains, aux dires de ses proches, lui ont posé des chausse-trappes au point où la veille du réajustement du 24 Août 2002 le Mayo-Tsanaga bruissait de vraies rumeurs, de fausses annonces et de vraies-fausses supputations sur son départ. Et vint le décret présidentiel pour couper court.
A ceux qui murmurent, qui disent tout bas que quitter le département ministériel de l’Agriculture pour celui de la Recherche scientifique et technique est une manière de désaveu
à défaut de disgrâce présidentiel. Zacharie Perevet répond tout haut que « dans l’absolu, un ministre égal un ministre. »
Le fils de l’arrondissement de Koza qui vit cette success story gouvernementale a pourtant connu au départ un parcours ordinaire. Après une scolarité honnête à Mokolo, puis à Maroua, il s’en va à la faculté d’agronomie de Dschang. Cinq années plus tard, il est ingénieur agroéconomiste. Nous sommes à l’orée des années 80. Intégré à la fonction Publique, il se fait rapidement la main à la gestion de la « chose » administrative.
Son entrée au gouvernement en 1992 comme secrétaire d’Etat au Plan et à l’aménagement du territoire est déjà un début de consécration. Le 07 Décembre 1997, c’est l’apothéose avec ce portefeuille de l’Agriculture qui lui échoit.
Zacharie Perevet trace parallèlement les sillons de son avenir politique. Il est depuis 1996, membre du Comité central et, logiquement, personnalité ressource du Rdpc dans le Mayo Tsanaga.
Pour les exégètes du principal parti au pouvoir, cela veut dire que le ministre de la Recherche scientifique et technique n’est plus ni moins que e leader politique du département le plus peuplé de la province la plus peuplée du pays. Même si son autorité est parfois mise à mal par ceux qui lui reprochent de ne pas avoir les mêmes attentions pour toutes les sensibilités communautaires.
Zacharie Perevet s’en défend et a beau jeu de montrer qu’il a le coeur à l’ouvrage lorsqu’il mouille le maillot comme coordonnateur des campagnes électorales successives de son parti. Les résultats pour l’heure favorables plaident pour lui et les autres membres de la dream team des élites.
Bienvenue a l’extrême-Nord
Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables
Aimé Robert BIHINA
Eric Benjamin LAMERE